CATHERINE BELMONT INFIRMIÈRE COORDINATRICE À L'EHPAD LE LAC DE CALOT, À CADAUJAC (GIRONDE) - L'Infirmière Magazine n° 354 du 01/11/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 354 du 01/11/2014

 

RENCONTRE AVEC

CARRIÈRE

PARCOURS

S. K.  

« J’ai appris à mener une équipe vers un objectif, à communiquer mes idées en douceur tout en les faisant respecter et à gérer les conflits. »

À la question « comment définissez-vous votre métier », Catherine Belmont répond avec un grand sourire : « Je suis le point info ! J’ai un gros “i” au-dessus de la tête, car je sais tout sur les résidents – sur les plans social et médical –, sur leurs familles et sur les personnes qui interviennent auprès d’eux. » Infirmière depuis une dizaine d’années à l’Ehpad Le Lac de Calot (Gironde) et pleinement consacrée à ses missions de coordination depuis six ans, Catherine Belmont a toujours souhaité exercer en gérontologie. « J’adore travailler auprès des personnes âgées, j’ai choisi d’exercer en maison de retraite. Ce qui me plaît particulièrement, c’est que chaque résident a une histoire et beaucoup de choses à nous apporter. Lorsque je suis en tête-à-tête avec l’un d’eux, je ne suis pas que dans le soin, mais aussi dans l’intimité de la personne, qui m’accorde sa confiance. Les résidents racontent parfois aux soignants des choses qu’ils ne disent pas à leurs propres enfants. »

→ Au-delà du soin, Catherine Belmont a envie de prendre part à l’organisation de la structure et de mettre en place des projets. « C’était un vrai défi, car en Ifsi, nous ne sommes pas formées à cela. » Lorsqu’elle est embauchée dans cette résidence de Cadaujac, elle a déjà en tête de devenir coordinatrice. « À mon arrivée, j’étais l’unique IDE, se souvient-elle. Il n’y avait que cinq aides-soignantes et les soins infirmiers étaient réalisés par des libérales. » La structure recrute d’autres IDE et Catherine Belmont commence à assurer des missions de coordination. « J’étais la plus ancienne et j’avais déjà mis beaucoup de choses en place. Devenir Idec m’intéressait, car à ne faire que du soin, on s’épuise moralement et on ne progresse plus. La coordination me permet d’être dans l’organisation et l’élaboration de projets. Ces tâches sont enrichissantes et je peux rester en contact avec les résidents. » Elle n’hésite d’ailleurs pas à franchir leur porte pour les saluer au moment des soins. « La plupart arrivent chez nous en grande détresse. C’est gratifiant de tout mettre en place pour y remédier et de les accompagner jusqu’à la fin de vie, en faisant en sorte que ce temps soit agréable. Par ailleurs, nous sommes des référentes pour nos équipes. C’est important que nous soyons à leurs côtés, pour les rassurer ou leur rappeler les bonnes pratiques et pour les écouter lorsqu’elles sont en souffrance. »

→ Grâce à plusieurs formations, Catherine Belmont endosse progressivement son rôle de manager de proximité. « J’ai appris à mener une équipe vers un objectif, à communiquer mes idées en douceur tout en les faisant respecter et à gérer les conflits. Ce dernier point est essentiel, car la charge de travail peut générer des tensions. Mes formations m’ont également appris à dire non, ce que les infirmières ne savent pas toujours faire, et à identifier mes limites. Cela a été salvateur. » Catherine Belmont reconnaît que la qualité de ses relations avec la direction de l’établissement joue un rôle essentiel : « L’infirmière parle “soins” tandis que la direction parle “économies” ou “objectifs”. Il faut trouver un mode de communication. Une coordinatrice ne peut bien exercer sa fonction qu’avec l’appui de sa direction. Sans cela, toute évolution est impossible. J’ai la chance que mon directeur me fasse confiance. À moi ensuite de bien présenter mes projets, en valorisant l’intérêt pour l’établissement. »

→ Pour accompagner au mieux ses équipes, Catherine Belmont participe à leur formation, en collaboration avec le médecin coordonnateur et le psychologue. « L’organisation de formations en interne, sur la fin de vie ou les soins palliatifs, est un point-clé de mes missions. L’encadrement des élèves me plaît aussi énormément. » Catherine Belmont apprécie la variété de son métier. « Les tâches sont nombreuses et je dois malgré tout voir plus loin pour mener des projets. Me dire : “Dans six mois, nous devons en être à tel point…” J’apprécie particulièrement quand je parviens à amener les équipes à des façons de prendre en soins différentes. »

MOMENTS-CLÉS

1994 Diplôme d'État infirmier.

1994-2003 Intérimaire.

1997 à 2003 IDE à la maison de retraite Sainte-Catherine Labouré, à Toulon (Var).

2003 Remplacements en clinique ambulatoire à Toulon et à Hyères.

2004 Elle devient l’unique IDE à l’Ehpad Le Lac de Calot.

2005 Elle commence à exercer des missions de coordination.

Depuis 2008 Infirmière coordinatrice à plein temps.

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