OBJECTIFS INATTEIGNABLES - L'Infirmière Magazine n° 351 du 15/09/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 351 du 15/09/2014

 

CHIRURGIE AMBULATOIRE

ACTUALITÉ

MARIE-CAPUCINE DISS  

Un rapport confidentiel évalue de manière moins optimiste que les autorités de santé les possibilités de développement de la chirurgie ambulatoire.

Selon un rapport émanant d’une mission conjointe Igas-IGF(1), l’objectif affiché par la DGOS d’atteindre en 2016 un taux de 50 % pour la chirurgie ambulatoire ne pourra être atteint, à moins d’un infléchissement radical des tendances actuelles. Ce type de chirurgie, dont le développement est considéré comme une priorité de santé publique depuis 2010, représente actuellement 42,8 % des interventions. Son taux de progression moyen annuel depuis 2007 est de 1,4 point.

Les experts de la mission Igas/IGF ont basé leurs calculs sur le « potentiel de séjours transférables par établissement », prenant en compte les durées de séjour des patients et la sévérité des cas. Plusieurs scénarios ont ainsi été envisagés par la mission, pour atteindre l’objectif d’ici à 2018.

En tablant sur une progression de 3,1 points par an, on parviendrait à l’horizon 2018 à une proportion de 55 % pour la chirurgie ambulatoire. Si le scénario le plus optimiste – qui prévoit une progression annuelle de 5,1 points – devait être réalisé, ce chiffre serait de 64 %. Il s’agirait du taux maximum que puisse atteindre la chirurgie ambulatoire selon l’étude. Or, ce chiffre se situe dans le bas de la fourchette envisagée par la HAS, qui prévoit que l’ambulatoire représentera entre 60 et 80 % des interventions, dans les dix ans à venir.

Réduction d’effectifs

Parmi les freins à l’essor de cette prise en charge, le rapport évoque les difficultés rencontrées par les ARS pour dégager des cibles régionales adaptées au développement contrasté de ce type de chirurgie dans les établissements. Les experts de l’Igas/IGS mettent également en lumière l’intégration insuffisante de la chirurgie ambulatoire à une logique de parcours de soins reliant l’hôpital à la médecine de ville et le manque d’outils efficaces pour évaluer les économies dégagées grâce à ce type d’interventions. Parmi celles-ci, le rapport évoque la fermeture de lits qu’entraîne la baisse de l’activité conventionnelle, permettant de réduire les charges des établissements liées à l’hôtellerie et à la logistique. Une réduction des effectifs est à prévoir, les équipes de chirurgie conventionnelle n’étant pas intégralement transférées dans les unités de chirurgie ambulatoire, étant donné les gains de productivité qu’induit cette dernière.

1- Inspection générale des affaires sociales - Inspection générale des finances. Le rapport est en ligne sur LePoint.fr : http://bit.ly/1t2XHJd