MIEUX PAYÉ MAIS PLUS PÉNIBLE - L'Infirmière Magazine n° 351 du 15/09/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 351 du 15/09/2014

 

TRAVAIL DE NUIT

ACTUALITÉ

CHARLIE VANDEKERKHOVE  

Selon une enquête publiée par la Dares, 42 % des infirmières travaillent de nuit. Si ce rythme présente des avantages salariaux, il rend aussi les conditions de travail beaucoup plus difficiles.

Qu’ils soient hommes ou femmes, avec ou sans enfant, 3,5 millions de salariés français travaillent de nuit, de façon régulière ou occasionnelle, rapporte une enquête(1) sur le travail de nuit en 2012, que vient de publier la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Réalisée en France métropolitaine et basée sur les enquêtes « Emploi » menées par l’Insee, elle considère qu’une personne travaille de nuit quand sa période de travail se situe, même partiellement, entre minuit et 5 heures du matin.

Le travail de nuit, répandu en particulier dans le secteur tertiaire, concerne un tiers des salariés de la fonction publique et 42 % des entreprises privées de services. Parmi eux, 202 000 infirmières et sages-femmes, selon le rapport. Ces dernières se classent en 3e position des cinq familles professionnelles comptant le plus de travailleurs de nuit, derrière les conducteurs de véhicules et les salariés de l’armée, de la police et des pompiers, et avant les aides-soignantes.

Pression plus forte

La nuit, le salaire est plus élevé, mais les conditions de travail nettement plus difficiles : les salariés noctambules sont soumis à des facteurs de pénibilité physique plus nombreux et à une pression temporelle plus forte. Ils ont également plus souvent le sentiment qu’une erreur de leur part pourrait avoir de graves conséquences et sont davantage confrontés à des personnes en détresse, à des tensions ou même, à des agressions.

À métier équivalent, la plus grande pénibilité du travail de nuit est donc confirmée. La Dares cite notamment le Centre international de recherche sur le cancer, qui a classé le travail de nuit comme « probablement cancérogène » pour l’homme. Des études menées sur les infirmières et les hôtesses de l’air montrent ainsi une augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes travaillant la nuit.

1- « Le Travail de nuit en 2012 », Dares Analyses n° 62, août 2014, http://bit.ly/1ttZQOv