Ils ne font pas partie des 246 mentions de diplômes retenues par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Les masters de sciences cliniques infirmières survivront-ils à la rentrée 2015 ? Créés suite à la réforme LMD de 2009, les deux seules formations françaises
Sur les 5 800 mentions actuelles, seules 246 devraient subsister. Si la santé conserve cinq mentions – santé, économie de la santé, droit de la santé, santé publique et biologie-santé, les sciences cliniques infirmières n’ont pas réussi l’epreuve de la rationalisation. Conséquence : pour obtenir l’accréditation du ministère, les universités devront rattacher leur formation à l’une de ces 246 mentions. Les spécialités disparaîtront et seront remplacées par des « parcours types », propres à chaque établissement. Pour faire vivre les disciplines rares, ces derniers sont encouragés à se regrouper pour mutualiser leurs moyens.
Dans un contexte de rigueur budgétaire, cette perte de visibilité pourrait avoir de lourdes conséquences. « Dans les universités, les petits masters vont se faire écraser par les plus gros dans la course aux budgets, avertit Pierre Chantelot, responsable du secteur formation au Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup), qui craint une « dilution » de certaines matières. Par ailleurs, « la disparition d’intitulés correspondant à des disciplines rares peut contribuer à la diminution des flux d’étudiants vers ces formations et ainsi mettre en danger l’existence même de champs d’activité scientifique », alerte le syndicat, qui juge la liste des 246 intitulés « réductrice, illisible et incohérente ». En effet, aux côtés des dizaines de masters d’économie et de droit, quelques disciplines rares, qui ont su se mobiliser ou qui sont pilotées par des lobbies », ont pu décroché une mention, comme, par exemple, la théologie protestante ou la logique. La pétition
Le ministère se veut néanmoins rassurant. « Il n’est pas question que l’on supprime les masters en sciences cliniques infirmières, assure-t-on au cabinet de la ministre. Au contraire, il faut développer les pratiques avancées. » Le troisième Plan cancer (2014-2019), qui prévoit la création du métier d’IDE clinicien en cancérologie
Convaincu du « potentiel » français de cette discipline, florissante en Amérique du Nord et en Europe, le Pr David Orlikowski, coordinateur du master de l’UVSQ, prépare activement la rentrée 2015, date d’application de la refonte. « Nous nous rapprochons de l’université Paris-Sud pour créer deux parcours types : clinicien et pratiques avancées paramédicales », développe-t-il. Mais, la création ex nihilo de formations en sciences cliniques infirmières risque d’être encore plus difficile qu’elle ne l’était déjà. « Un pas en avant, trois pas en arrière », résume l’un des signataires de la pétition.
1– Le master de l’université de Versailles-Saint-Quentin, ouvert à la rentrée 2011, et celui de l’École des hautes études en santé publique, en partenariat avec l’université d’Aix-Marseille, lancé en 2010.
2– Pour la pérennité du Master science clinique en soins infirmiers : http://bit.ly/LQ99bM
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