DES NUITS SANS INFIRMIÈRE - L'Infirmière Magazine n° 330 du 01/10/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 330 du 01/10/2013

 

EHPAD

ACTUALITÉ

Selon une étude sur la fin de vie en maison de retraite médicalisée, la présence de soignantes la nuit permettrait d’éviter 18 000 hospitalisations.

En France, 90 000 personnes âgées meurent chaque année en maisons de retraite médicalisées. Une récente enquête(1) de l’Observatoire national de la fin de vie se penche sur les conditions de ces décès, dont seuls 13 % sont « tout à fait inattendus ». Elle déplore, en particulier, l’absence des infirmières de nuit. Elles sont présentes dans seulement 22 % des établissements publics et 4 % des structures privées. Faute de soignant la nuit, les résidents sont plus souvent hospitalisés d’urgence. « La simple présence d’une infirmière la nuit dans tous les Ehpad permettrait d’éviter 18 000 hospitalisations de résidents en fin de vie chaque année », extrapole l’Observatoire. De plus, 75 % des Ehpad sans infirmière de nuit n’ont même pas « la possibilité de joindre un professionnel infirmier si une situation se complique ». Des expérimentations qui consistent à « mutualiser des infirmières la nuit entre deux Ehpad géographiquement proches » sont en cours, a précisé le ministère délégué aux Personnes âgées.

Accueil des proches

L’enquête souligne également des difficultés d’accès aux soins palliatifs. Un quart des Ehpad répondants n’ont aucun lien avec une équipe de soins palliatifs – équipe mobile, réseau ou unité hospitalière – et seuls 8 % font appel à l’HAD. « En 2014, 100 % des Ehpad devront être en lien avec une équipe de soins palliatifs », a fait savoir Michèle Delaunay, la ministre.

L’Observatoire relève néanmoins que 80 % des établissements ont mis en place des formations en direction des infirmières. Enfin, si 89 % d’entre eux peuvent permettre aux proches de passer la nuit auprès de leurs aïeux, 58 % le proposent systématiquement.

1- « La fin de vie en Ehpad ». Enquête menée du 10 mai au 30 août 2013. 3 705 structures ont participé, via leurs médecins coordonnateurs invités à répondre à un questionnaire.