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L'infirmière Magazine n° 318 du 01/03/2013

 

SUICIDE

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES … COLLOQUES

Un colloque organisé par l’Union nationale pour la prévention du suicide a souligné l’importance d’une prévention menée conjointement par « les entourages ».

En 2010, en France, plus de 10 000 personnes se sont suicidées. Si la prévalence a diminué ces vingt dernières années, le suicide reste la première cause de mortalité chez les 25-34 ans, et la deuxième(1) chez les 15-24 ans. Autant de drames qui peuvent être évités. Lors d’un colloque organisé à Paris début février, l’Union nationale pour la prévention du suicide a mis l’accent sur l’importance « des entourages » : proches, mais aussi professionnels de santé. Car, chaque année, près de 220 000 tentatives donnent lieu à une prise en charge hospitalière. Pour le Pr Michel Walter, psychiatre au CHU de Brest, une relation de complémentarité doit s’établir. À charge pour la famille, les amis ou collègues d’« accuser réception du message de souffrance » et de « passer le relais » aux professionnels, « sans que cela soit vécu comme un abandon ». Ces derniers doivent prendre garde à ne « pas rompre les liens » entre patient et proches. « Dans les institutions qui s’occupent d’enfants et d’adolescents, les soignants ont tendance à se substituer à la famille, jugée mauvaise », a relevé le Dr Serge Hefez, psychiatre à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP).

Poser la question

Sans attendre la crise suicidaire, l’entourage doit « aller au devant » des populations à risque, comme les personnes âgées ou les adolescents. Les professionnels doivent donc être formés à repérer les signes, à « poser la question » et à réagir en cas de réponse positive. Ce qui est loin d’être toujours le cas au cours de la formation initiale. « Quand on a créé notre association dans le Var, je passais ma journée à répondre aux appels des infirmières scolaires », a témoigné le Dr Bruno Malafosse, pédopsychiatre et président de l’association Orion. On a formé l’ensemble des soignantes des établissements du département. »

Le suivi des personnes qui ont fait une tentative reste difficile à assurer. « Seuls 10 à 20 % des suicidants passés aux urgences suivent les conseils donnés, comme prendre rendez-vous avec un spécialiste », a souligné Michel Walter. Des « dispositifs de veille » ont été mis en place par certains établissements pour prévenir les récidives : la distribution d’une carte ressource, indiquant un numéro d’appel disponible 24 h/24 ; l’envoi d’un courrier personnalisé ; un appel téléphonique un mois après ou encore l’envoi de SMS.

1 – Après les accidents de la route.