TUBERCULOSE ULTRARÉSISTANTE - L'Infirmière Magazine n° 317 du 15/02/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 317 du 15/02/2013

 

ILE-DE-FRANCE

ACTUALITÉ

Pendant longtemps, le danger de certaines maladies émergentes est venu du Sud : on a ainsi recensé quelques cas de chikungunya et même de paludisme sous nos latitudes. Aujourd’hui, la menace vient de l’Est. Ces derniers mois, une souche ultrarésistante de la tuberculose a franchi les portes de plusieurs hôpitaux franciliens, véhiculée par des patients russes, géorgiens ou tchétchènes, qui sont de plus en plus nombreux à venir se faire soigner en France. La situation est préoccupante car la tuberculose portée par ces malades, la souche XDR (extensive drug resistance), nécessite un traitement long et lourd, avec confinement. Ces patients, véritables bombes infectieuses ambulantes, ont dû entrer en contact avec de nombreuses personnes lors de leur voyage. Une fois hospitalisés, certains supportent mal l’isolement nécessaire à leur rétablissement, rapporte le quotidien Le Figaro dans un article, fin janvier. « Le risque de transmission de tuberculose interhumaine dépend de contacts prolongés et répétés », a aussitôt tenu à rappeler la direction générale de la santé, dans un communiqué.

Relais de l’État

Ces personnes étrangères sont prises en charge par la Sécurité sociale pendant les trois premiers mois, puis l’aide médicale d’État prend le relais. Les hôpitaux parisiens qui les accueillent – notamment La Pitié-Salpêtrière – mobilisent d’importants moyens pour les soigner. Selon les chiffres fournis par le ministère, le nombre de cas de tuberculoses multirésistantes est « en progression en France » : alors que 40 cas étaient recensés en 2011 – chiffre stable par rapport aux cinq années précédentes –, 64 cas ont été déclarés en 2011 et 92 en 2012, dont 12 tuberculoses XDR. Rappelons qu’en France, depuis le mois de juillet 2007, la vaccination contre la tuberculose est fortement recommandée pour les enfants à risque (notamment en Ile-de-France et en Guyane), mais qu’elle n’est plus obligatoire pour les enfants avant leur entrée en collectivité.