Le dilemme américain des narcotiques - L'Infirmière Magazine n° 313 du 15/12/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 313 du 15/12/2012

 

FORMATION ANGLAIS

Aux États-Unis, les overdoses d’analgésiques sur ordonnance ont causé plus de 15 500 morts en 2009. Les médicaments en cause étaient l’hydrocodone, l’oxycodone, l’oxymorphone et la méthadone(1).La majorité des quatre millions d'ordonnances de méthadone a été prescrite par des praticiens non formés à la prise en charge de la douleur. Dans l'État de Washington, une loi datant de 2010 limite la dose des opïoides redélivrée à un patient qui n’a pas consulté de médecin spécialiste de la douleur. Pour leDr Ardith Doorenbos, infirmière, la loi était nécessaire, mais elle compliquela prise en charge de la douleur chronique chez les habitants des zones rurales, en raison d'un manquede tels spécialistes.

Ardith Doorenbos a obtenu un financement pour Telepain, une initiative qui aide les praticiens en milieu rural à répondre aux exigences de l'État. Une équipe pluriprofessionnelle – un médecin, un anesthésiste, un psychiatre, des spécialistes de la toxicomanie et de la réadaptation, une infirmière – examine les cas de tout l’état puis leur adresse des recommandations, le tout par fax. « Si nous voulons éviter ces décès, nous devons avoir des infirmières autour de la table. La mission première de Telepain est de former le praticien dans la communauté. Nous avons besoin de champions de la prise en charge de la douleur. »

Approuvée en 2012, la stratégie d’évaluation et d'atténuation des risques (REMS) de l’Agence américaine des médicaments (FDA) pour les opioïdes à action et à libération prolongées demande aux fabricants d’offrir aux prescripteurs une formation continue gratuite ou peu onéreuse portant sur les risques et la façon d’utiliser ces médicaments en toute sécurité.

Quand à la gestion de la douleur chronique non cancéreuse, plusieurs questions restent sans réponse : les opioïdes sont-ils appropriés ? Et si oui, les REMS empêcheraient-ils leur utilisation abusive, ou rendraient-ils plus difficile l’accès à des analgésiques efficaces pour les patients douloureux ?

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