LA SANTÉ BAT LA CAMPAGNE - L'Infirmière Magazine n° 311 du 15/11/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 311 du 15/11/2012

 

ÉTATS-UNIS

ACTUALITÉ

CAROLE IVALDI  

La question de la santé est au cœur des programmes des candidats à l’élection présidentielle, traduisant deux visions opposées entre démocrates et républicains.

Faut-il le rappeler, la réforme de l’assurance maladie américaine, mesure phare du premier mandat du président démocrate Barack Obama, n’a pas été facile à faire passer au Sénat, en décembre 2009, puis au congrès, en mars 2010. Les républicains y étaient farouchement opposés, allant jusqu’à invoquer le caractère inconstitutionnel d’une loi « qui obligeait » les citoyens à prendre une couverture santé contre leur gré, d’ici à 2014.

Réforme « Obamacare »

La lutte fut acharnée et la victoire des démocrates a ouvert un nouveau chapitre de la politique sociale américaine. Cette réforme, rebaptisée « Obamacare », est fondée sur le principe d’un système d’assurance maladie par redistribution, permettant d’étendre la couverture santé à 30 millions de citoyens supplémentaires. Cependant, cette victoire pourrait bientôt n’être qu’un souvenir si les républicains venaient à remporter les élections(1). Bref, deux candidats, deux visions opposées de la santé. Celle d’Obama, qui redonne à l’État un rôle de régulateur et de pourvoyeur d’une couverture de santé pour le plus grand nombre, obligeant les citoyens à cotiser à une assurance maladie et les compagnies d’assurance à prendre en charge toute personne, quel que soit son état de santé ; et autorisant les jeunes de moins de 26 ans à être couverts par l’assurance maladie de leurs parents. Celle de Romney, qui veut détricoter les avantages sociaux apportés par l’Obamacare, privatiser une bonne partie des services de santé, rendre la couverture maladie des plus de 65 ans marchande et réformer l’accès de celle qui s’adresse aux plus pauvres. La question de fond qui départagera les deux candidats est : l’accès aux soins est-il un droit pour tous, ou le privilège de quelques-uns ?

1- À l’heure où nous écrivions ces lignes, les résultats n’étaient pas encore connus.

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