LA CRAINTE D’UNE PÉNURIE | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 309 du 15/10/2012

 

IADE

ACTUALITÉ

Alors qu’un pic de départs à la retraite est prévu en 2014, les écoles peinent à faire le plein.

S’agissant de la démographie des Iade, les données du répertoire Adeli pourraient, certes, paraître rassurantes. Au 1er janvier 2012, 8 758 infirmières anesthésistes étaient enregistrés, soit une progression du nombre de diplômées d’environ 50 % en dix ans. « Mais, ces chiffres ne tiennent compte ni des sorties de la profession, ni des mobilités », a prévenu Jean-Pierre Anthony, président du CEEIADE (1) et directeur de l’école d’Iade de Strasbourg, lors du congrès de la Sfar (2), le 22 septembre, à Paris. Des tensions sur le marché du travail pourraient apparaître très vite, au regard de la pyramide des âges des Iade. Près du quart des professionnelles en exercice doivent partir en retraite d’ici cinq à dix ans ; un pic de départ est prévu en 2014.

Cantonnées au bloc

Or, le nombre de candidates au concours d’entrée des écoles ne cesse de diminuer. Il est passé de 1 800 en 2008 à 1 400 en 2011. En raison de cette baisse des candidatures, les écoles ne remplissent plus leur quota. « En 2011, nous avons formé seulement 466 professionnelles, alors que nous disposions d’un agrément pour 710 étudiantes », s’est inquiété Jean-Pierre Anthony. Ce sont les difficultés rencontrées par les IDE pour obtenir le financement de leurs études qui seraient en cause. En 2011, près de 160 infirmières admises ont demandé un report de formation pour cause d’absence de financement. Les fonds ne sont pas toujours accordés l’année suivante ; des dizaines d’IDE ont, ainsi, dû renoncer à leur projet, alors qu’elles avaient pourtant passé le concours avec succès. « Les plans de retour à l’équilibre des hôpitaux se répercutent directement sur les crédits de la formation continue », a précisé le président du CEEIADE. Le risque de pénurie est bien réel, puisque les entrées dans la profession ne semblent plus suffisantes pour pallier les départs.

Actuellement, les Iade sont principalement affectées à l’anesthésie, en bloc opératoire. Les postes en Samu-Smur, en réanimation ou dans les centres d’évaluation et de traitement de la douleur sont de plus en plus rares, alors qu’ils entrent dans le domaine de compétences des infirmières-anesthésistes. C’est tout un pan de la qualité des soins à l’hôpital qui risque de pâtir du manque d’Iade.

1– Comité d’entente des écoles d’infirmiers-anesthésistes.

2– Société française d’anesthésie et de réanimation.