RAPPELS UTILES SUR LES GROUPES SANGUINS - L'Infirmière Magazine n° 306 du 01/09/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 306 du 01/09/2012

 

DOSSIER

L’ESSENTIEL

Les antigènes de groupes sanguins présents sur la membrane des globules rouges sont classés par systèmes. Ainsi, depuis la découverte des principaux groupes (ABO en 1901 et Rhésus en 1940), 270 antigènes environ ont été individualisés et classés en 30 systèmes. Au cours de son activité transfusionnelle, l’IDE sera confrontée à quelques systèmes de groupes majeurs, pouvant être à l’origine d’immuni­sations, voire d’accidents hémolytiques graves, et elle se doit donc de connaître les principales règles de compatibilité propres à ces systèmes à risque.

→ Le système ABO est le système le plus important à prendre en compte lors de l’acte transfusionnel par la préexistence régulière d’anticorps anti-A et/ou anti-B dans le plasma des patients, pouvant conduire à une réaction immuno­logique délétère (accident ABO) lorsqu’ils sont en présence des antigènes correspondants. Ces anticorps dits naturels réguliers conditionnent le tableau des compatibilités transfusionnelles (voir ci-dessous).

Certains individus développent d’autres classes d’anticorps anti-A et/ou anti-B dits « hémolysines », qui peuvent, à certaines doses, être hémolysants lors de transfusions. Leur présence dans un plasma ou un concentré de plaquettes fait l’objet d’une mention spéciale sur l’étiquette du produit : « Réserver exclusivement à une transfusion isogroupe ABO », mention que l’IDE devra rechercher avant de transfuser ce produit au patient concerné.

Enfin, les antigènes A et B sont intégrés dans le résultat réglementaire d’un groupage ABO RH1 et phénotypage RH KEL1.

→ Le système Rhésus (RH) comporte près de 50 ? antigènes, mais seuls certains sont à connaître car ils sont très immunogènes en situation transfusionnelle, pendant la grossesse ou lors de greffes de tissus : leur introduction dans un organisme qui ne les possède pas peut entraîner la synthèse d’anticorps irréguliers. L’antigène D (ou RH1) détermine le Rhésus + (antigène présent) ou – (antigène absent) d’un individu, intégré dans le résultat d’un groupage ABO RH1 et phénotypage RH KEL1.

Quatre autres antigènes RH sont déterminés lors de cette analyse : C (ou RH2) ; E (ou RH3) ; c (ou RH4) ; et e (ou RH5. L’absence d’un antigène sur les globules rouges est mentionnée par le signe « - » en regard de l’antigène.

→ Le système Kell (KEL) comporte un antigène très immunogène = K (ou KEL1), dont la détermination est intégrée dans le résultat d’un groupage ABO RH1 et phénotypage RH KEL1.

→ Les autres systèmes (Duffy = FY, Kidd = JK, MNS…). Leurs antigènes ne sont pas systématiquement déterminés lors du groupage sanguin.

Comment s’assurer de la compatibilité du phénotype RH KEL1 inscrit sur un concentré de globules rouges (CGR) avec celui du patient ?

Lorsque le prescripteur demande des CGR phénotypés, il veut éviter de transfuser au patient, pour certaines raisons, des antigènes qui lui sont inconnus, pour ne pas risquer une immunisation (apparition d’anticorps irréguliers après la transfusion) ou un accident hémolytique (si le patient est déjà immunisé). On s’assure donc que le CGR ne renferme pas un ou plusieurs antigènes que le patient ne possède pas.

Exemple : si le patient ne possède pas l’antigène E (mention « E- » ou « RH-3 » inscrite sur le résultat de groupe sanguin/phénotype), alors, l’étiquette du CGR ne doit pas porter la mention « E+ » ou « RH3 ».