SALAIRE OU RETRAITE…

Les infirmières spécialisées – Iade, Ibode et puéricultrices – et les cadres de santé de la fonction publique devront faire connaître leur choix en matière d’évolution statutaire avant la fin juin. Comme cela est détaillé dans une instruction de la DGOS(1) datée du 24 janvier, les infirmières spécialisées doivent choisir entre leur corps actuel, qui sera mis en voie d’extinction et non revalorisé, et un nouveau corps, qui intègre également les infirmiers de soins généraux. Si elles optent pour ce dernier, elles passeront en catégorie sédentaire – elles perdront notamment, si elles y étaient éligibles, le droit de partir à la retraite cinq ans plus tôt, mais bénéficieront d’une grille indiciaire revalorisée.

Selon la DGOS, les établissements de santé avaient jusqu’à la fin février pour notifier aux infirmières spécialisées l’ouverture de leur droit d’option, et pour leur faire une proposition de reclassement dans le nouveau corps. Un outil de simulation des droits à la retraite a par ailleurs été mis en ligne en 2011 par la CNRACL(2). Pour sa part, le syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia) considère comme une véritable « aumône » la revalorisation indiciaire accordée « en contrepartie » de la perte des avantages en matière de droits à la retraite, et la juge indigne du niveau d’étude des Iade.

Réactions

Par ailleurs, du côté des Ibode, Charline Depooter, présidente de l’Unaibode, estime que la revalorisation négociée par les syndicats est injustement inférieure à celle des infirmiers généraux, et ne règle pas le « problème de fond », à savoir la différence de rémunération entre Ibode et Iade. « Le niveau indiciaire que nous avons négocié est correct », rétorque Luc Basset, secrétaire fédéral FO chargé des paramédicaux, qui juge cependant « dommage que la mesure mélange carrière et retraite ». À son avis, les plus jeunes des infirmières concernées ont tout intérêt à se décider pour la catégorie sédentaire.