MISE EN CONFIANCE RESTRUCTURANTE - L'Infirmière Magazine n° 295 du 15/02/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 295 du 15/02/2012

 

CAS CLINIQUE N° 1

FORMATION CONTINUE

QUESTIONS SUR

Jeune patient instable, M. D. retrouve un sentiment d’unité grâce aux massages.

M. D. est un jeune homme d’une vingtaine d’années qui, jusqu’à maintenant, vivait en foyer pour mineurs et en famille d’accueil. Il est reçu dans le service hospitalier universitaire dans le cadre d’une rupture avec son lieu de vie habituel. Désormais majeur, il doit trouver un autre placement. Il présente une psychose infantile dont la forte impulsivité, les passages à l’acte hétéro et auto-agressifs ainsi que l’angoisse archaïque se voient accentués dans ce contexte peu rassurant.

Instabilité

Dans un premier temps, le jeune patient utilise l’atelier créatif et d’ergothérapie de façon occupationnelle. La prise en charge s’avère difficile dans la mesure où il témoigne d’une forte instabilité et d’une impossibilité de se fixer longtemps sur une tâche. Il mobilise de façon constante la présence d’un soignant. Dans le service, en lien avec son comportement, il est souvent contenu physiquement (il est alors enfermé dans sa chambre).

Groupe de relaxation

Comment l’aider à se sentir plus apaisé ? Nous incluons M. D. dans un groupe de relaxation. Il en avait lui-même exprimé la demande. L’expérience se révèle très positive : respect des consignes, des autres participants, accès à la détente et à certaines représentations agréables. Après discussion avec les médecins, les massages lui sont prescrits.

En premier lieu, un massage des mains est réalisé. En face-à-face, ce massage permet un premier contact du corps, qui paraît protégé du sentiment éventuel d’intrusion. Il est, de par ses caractéristiques, plus contenant. Ainsi, le toucher massage des mains est une façon de se familiariser avec le toucher-massage en général. Il permet une mise en confiance, une réassurance et un accès à la détente assez aisé. Il donne aussi des informations précieuses au clinicien sur les dispositions du patient.

Investissement

Devant la réussite de ce premier massage, nous enchaînons par un massage du visage, qui se poursuivra de façon régulière pendant deux mois. Le patient se montrera assidu, investi et respectueux du cadre. Il tirera des bénéfices importants de ce type d’approche. Outre l’accès immédiat à un apaisement grâce au massage en lui-même, d’autres apports se font jour. Il arrive désormais à s’occuper seul lors des ateliers.

Sentiment d’unité

Les comportements hétéro et auto-agressifs du jeune homme sont de moins en moins nombreux. Nous pouvons avancer l’idée que les massages ont apporté une forte contribution dans ce travail clinique de recherche de contenant, de sentiment d’unité. La sensation d’être contenu intérieurement et celle d’être apaisé semblent perdurer un peu plus dans le temps et dans l’espace. La présence d’un soignant est, par ailleurs, beaucoup moins nécessaire.