BONNES PRATIQUES CONTRE EXCLUSION - L'Infirmière Magazine n° 295 du 15/02/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 295 du 15/02/2012

 

THANATOPRAXIE

ACTUALITÉ

L’interdiction de soins de conservation funéraire pour les personnes infectées par le VIH ou une hépatite virale pourrait être levée d’ici peu. Une victoire pour les associations de lutte contre le sida.

On estime que la décision est prise. La parole de Xavier Bertrand vaut engagement puisqu’il a déclaré, le 24 janvier, qu’il allait faire évoluer la réglementation d’ici à quelques semaines. Or, la seule évolution possible est la levée de l’interdiction », assure Jérôme Martin, d’Act-Up Paris. Act-Up pilote un collectif d’une cinquantaine d’associations de lutte contre le sida qui réclame, depuis des années, l’abrogation de l’arrêté du 20 juillet 1998 (confirmé par le Haut Conseil à la santé publique en 2009), un texte qui exclut des soins de conservation funéraires les personnes décédées et atteintes d’une infection à VIH, d’hépatite virale ou de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Aucun danger

« Les soins de conservation funéraires ne présentent pourtant aucun danger pour les praticiens, dès lors que les bonnes pratiques sont respectées. L’expertise scientifique est là pour le prouver. Et si certains arguent de mauvaises conditions de travail pour demander le maintien de l’interdiction, cette difficulté ne peut justifier l’exclusion des personnes atteintes par ces infections », estime Jérôme Martin. De son côté, l’union du pôle funéraire public demande, « pour l’instant », le maintien de l’interdiction, ne voulant pas « exposer les thanatopracteurs au risque de contamination ». Mais Act-Up et son collectif sont déjà passés à l’étape suivante. « Désormais, il faut voir comment on procède concrètement, commente Jérôme Martin. Qu’est-ce qu’on modifie dans les formulaires de notification de décès aux thanatopracteurs ? Quelles formation et informations leur donne-t-on, pour qu’ils assurent leurs missions dans les meilleures conditions ? » Réponse dans les prochaines semaines.