L’ÉCOLE D’INFIRMIÈRES DANS L’ORNIÈRE - L'Infirmière Magazine n° 293 du 15/01/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 293 du 15/01/2012

 

HAÏTI

ACTUALITÉ

Deux ans après le séisme, enseignantes et futures professionnelles attendent toujours d’intégrer les locaux neufs construits pour leurs cours.

Au printemps 2010, l’ONG française Humaniterra annonçait, enthousiaste, l’inauguration prochaine des nouveaux locaux de l’école nationale d’infirmières de Port-au-Prince. Mais, près de deux ans plus tard, le bâtiment, construit à partir de containers, reste vide ! Et les élèves infirmières étudient toujours sous des tentes surchauffées par le soleil et où la pluie commence à s’infiltrer… Aux dernières nouvelles, des « visiteurs » auraient même délesté les nouveaux locaux d’une pompe hydraulique et tenté de voler les climatiseurs. Le projet représente un investissement de plus d’un million d’euros, apportés par le ministère français des Affaires étrangères, la Fondation de France, le Lion’s Club, la région Paca et Humaniterra.

Selon l’ONG, plusieurs facteurs expliquent ce retard. Des renforts ont dû être apportés en cours de projet pour ajouter un étage, où il était prévu d’installer l’école de sages-femmes, ainsi que certains services communs - une buanderie, une chambre pour les élèves en stage dans des services de nuit…Mais, surtout, l’entreprise française (Technigroup) en charge des travaux a déposé le bilan avant que l’ouvrage soit terminé. « Cela a entraîné un surcoût, explique Claude Musset, vice-président en charge de la cellule Haïti d’Humaniterra. Nous avons dû prendre en charge la fin des travaux grâce à l’aide des ouvriers que Technigroup avait licenciés. »

Pas de clé

Début décembre, Gérard Chevallier, représentant d’Humaniterra en Haïti, se voulait confiant : « Les locaux sont terminés depuis près de trois semaines et sont meublés. Il ne manque qu’un branchement électrique, qui relève d’Électricité d’Haïti », expliquait-il, ajoutant que l’ouverture de l’école n’était qu’une question de jours. Sauf que… ni la directrice de l’école, ni le directeur général de la Santé ne se sont encore vu remettre les clés du bâtiment.