Croire au Père Noël - L'Infirmière Magazine n° 291 du 15/12/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 291 du 15/12/2011

 

ÉDITORIAL

On ne peut pas dire du bilan de santé de cette année qu’il soit teinté d’un optimisme à toute épreuve, même si l’on a encore envie de croire un tant soit peu au Père Noël. La pénurie de moyens humains et matériels dans les établissements de santé continue d’inquiéter. D’autant que dans la fonction publique hospitalière, les CET créés en 2002, lors du passage aux 35 heures, arrivent à échéance (lire p. 6). Des comptes gonflés à bloc sans que quelque récupération ni paiement ne puisse être envisagé dans de bonnes conditions. On parle de millions, mais ce sont des jours, pas des euros ! Dans le contexte actuel, on frémit quand on imagine que les professionnels puissent prétendre récupérer ces journées de travail qu’ils ont assurées. Cela reviendrait à fermer des services déjà en sous-effectifs. Quant à rémunérer ces heures de labeur, cela creuserait encore davantage le déficit de certains ­hopitaux, donc des dépenses publiques.

En revanche, il est rassurant de constater qu’usagers et soignants défendent encore ce qui témoigne de notre solidarité citoyenne en se mobilisant pour que vive un établissement attaché aux valeurs humanistes fondamentales comme la maternité des Lilas (lire p. 13).

Ce n’est pas une consolation, certes, mais nous constatons qu’au-delà de nos frontières, les systèmes de santé n’évoluent pas tous vers la qualité. En Grande-Bretagne, notamment, la récente grève massive de la fonction publique a ralenti l’activité des hôpitaux. Et le NHS, avec un déficit estimé à plus de 22 milliards d’euros d’ici à quatre ans, est plus menacé que jamais. Restons vigilants… Ne négligeons pas la santé dans le débat de la prochaine présidentielle, afin d’empêcher une remise en cause des principes de solidarité et d’égalité défendus depuis 1945.