TOUJOURS PAS DE RÉSULTATS DÉFINITIFS - L'Infirmière Magazine n° 289 du 15/11/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 289 du 15/11/2011

 

ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES

ACTUALITÉ

Les trois centrales CGT, CFDT et FO confortent leur place de leaders lors d’élections professionnelles marquées par l’abstention.

À l’heure où nous mettions sous presse, près de trois semaines après les élections professionnelles de la fonction publique hospitalière, le ministère de la Santé n’en avait toujours pas publié les résultats définitifs(1). Dans les rangs syndicaux, l’impatience commence à monter. « On a l’impression qu’il y a des petits arrangements », s’étrangle Philippe Crépel (CGT).

Malgré ce flou statistique, une chose est sûre : les trois grandes confédérations, CGT, CFDT et FO conservent leur place de leaders. Au sortir du scrutin du 20 octobre dernier, la CGT, qui gagne deux points par rapport à 2007, reste en tête avec 33,51 % des suffrages, suivie par la CFDT (24,46 %) et FO (22,72 %). En revanche, toutes les autres organisations reculent. La CFTC passe de 3,89 % à 2,83 %. La CFE-CGC perd la moitié de ses voix, dégringolant de 0,54 % à 0,33 %. Et Sud, avec 8,66 %, perd 0,5 point. Le Syndicat des managers publics de santé (SMPS, ex-SNCH) subit lui aussi un revers, passant de 0,92 % à 0,42 %. Quant à la Coordination nationale infirmière (CNI), de 0,85 %, elle tombe à 0,62 %. Arrivée en cinquième position du scrutin, l’UNSA, avec 4,37 % des voix, perd 0,3 point par rapport à 2007.

Abstention record

Unanimes, la CGT, la CFDT et FO expliquent le faible taux de participation : 50,59 % seulement (contre 58,22 % en 2007) par l’élargissement de la base électorale. « Pour la première fois, près de 200 000 contractuels étaient appelés à voter », rappelle Philippe Crépel (CGT). Particulièrement visible dans les CHU, cette faible participation n’étonne guère les trois confédérations. « Ce n’est pas nouveau, commente Dominique Coiffard (CFDT). Mais le phénomène s’amplifie. »

Concernant la faible mobilisation des soignants, les avis divergent. « Est-ce parce qu’ils n’ont pas le temps de voter ? Parce qu’ils n’attendent plus rien ? » s’interroge Dominique Coiffard (CFDT). Pour sa part, Didier Bernus (FO) relativise : « Les soignants ont peut-être peu voté, mais ont-ils moins voté que les autres ? Pas sûr. » S’ajoutent des problèmes pratiques, comme « à la Pitié Salpêtrière, où 8 000 agents étaient appelés aux urnes, mais où il n’y avait qu’un seul bureau, de vote ». En revanche, ajoute Philippe Crépel (CGT), « dans les maisons de retraite, les soignants votent massivement ».

Soupçons d’irrégularités

Pour la CGT et FO, des soupçons d’irrégularités pèsent aussi sur le scrutin. Entre les nouvelles règles électorales et des erreurs dans l’envoi du matériel de vote, des recours en annulation s’annoncent d’ailleurs ici et là, même s’ils restent rares. La CGT a toutefois d’ores et déjà réclamé des explications concernant les différences notables entre le décompte effectué par ses militants et les chiffres annoncés. « Sur 950 000 votes, nous devions, selon nos estimations, récolter 34,93 %, tonne Philippe Crépel. Or, le ministère nous en attribue 33,5 %. »

1– Malgré nos appels répétés, le ministère ne nous a fourni que les résultats « quasi définitifs ». Les chiffres définitifs permettent de calculer le nombre de sièges à attribuer à chaque organisation au sein du Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière.