ALERTE AUX STAGES

Le 12 mai dernier, lorsque nous sommes descendus dans la rue, on nous avait promis des moyens pour permettre aux tuteurs de véritablement accompagner les étudiants en stage. Nous attendons toujours ! » Le constat posé par la secrétaire générale de la Fnési, Charline Got, est amer.

Valoriser le tutorat

Le cri d’alarme résonne depuis l’entrée en vigueur de la réforme des études infirmières, en 2009, « mais les choses ne s’arrangent pas, bien au contraire », ajoute la présidente du Cefiec, Joëlle Kozlowski. Le 2 novembre dernier, Fnési et Cefiec ont, pour la énième fois, demandé au ministère de la Santé « d’appliquer les engagements pris le 12 mai ».

Nœud du problème : le manque de formation et de valorisation des tuteurs. « Depuis la réforme, ils ont un véritable rôle d’accompagnants. Et pour cela, ils doivent maîtriser le portfolio. Ce nouvel outil est intéressant… mais il demande à être pris en main. Or, la formation en la matière est pour le moment anecdotique », commente Charline Got. « Quelques CHU, comme celui de Reims, ont mis en place des plans pluriannuels de formation. Mais cela ne suffit pas. Il faudrait une impulsion nationale, souligne Joëlle Kozlowski. Cela devrait aussi signifier du temps consacré aux étudiants, et la reconnaissance du rôle de tuteur. »

De plus en plus de services ferment leurs portes aux étudiants. La Fnési ploie sous les appels désespérés. Il y a les étudiants sans stage à la veille de leur premier jour, ceux contraints de chercher eux-mêmes leur stage, ceux qui font 100 km chaque jour car ils n’ont pas trouvé plus près… « Aucune région, aucun Ifsi n’est épargné, poursuit-elle. Et c’est la formation elle-même qui est en danger. »