« NOUS AVONS RÉUSSI À CONJUGUER SÉCURITÉ DES SOIGNANTS ET BIEN-ÊTRE DU PATIENT » - L'Infirmière Magazine n° 288 du 01/11/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 288 du 01/11/2011

 

DOSSIER

ÉCLAIRAGE

La radioprotection a pour objectif de réduire l’exposition des salariés aux rayonnements ionisants afin que la dose qu’ils reçoivent au cours de leur activité soit la plus faible possible. Dans ce contexte, nous avons optimisé l’organisation de la prise en charge autour des patients qui bénéficient d’une curiethérapie de manière à ce que les membres de l’équipe soignante demeurent le moins longtemps dans sa chambre lorsque le traitement a débuté. Grâce au dosimètre opérationnel et individuel, cette démarche a pu être davantage développée depuis plus de trois ans. Ces dispositifs disponibles depuis quelques années seulement permettent, en effet, d’enregistrer, en temps réel, la dose de radiation reçue par une personne évoluant dans une zone où le risque d’exposition est possible. Par ailleurs, lorsqu’elle est trop près de la source ionisante, une alarme se déclenche pour lui indiquer de se repositionner derrière le paravent de plomb. Depuis la mise en place de ce dispositif, le risque lié à une exposition a nettement diminué et demeure très inférieur aux valeurs de la réglementation en vigueur. L’exposition maximale autorisée pour des salariés comme les soignants est de 20 millisieverts sur douze mois. Pendant un an, nous avons pu mesurer que, durant les soins, la région abdominale, qui est davantage exposée, recevait une dose très inférieure à un millisievert. En restant dans ces valeurs, on sait qu’il n’y a pas, par exemple, pour les femmes en âge de procréer, de risque significatif de mutation génétique qui serait supérieur au risque existant à l’état naturel. Par ailleurs, avec l’utilisation du dosimètre, le bien-être des jeunes patients a également été amélioré de façon significative puisque les parents sont désormais autorisés à rester auprès de leur enfant trois heures par jour et par personne au lieu d’une heure auparavant. Et si les grands-parents sont disponibles, ce temps de présence peut encore être augmenté. Bref, nous sommes parvenus à conjuguer la sécurité des soignants et des proches et le bien-être des enfants.

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOISE VLAEMŸNCK