MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR - L'Infirmière Magazine n° 284 du 01/09/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 284 du 01/09/2011

 

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… ÉTABLISSEMENTS

Deux conseils : ne pas sous-estimer les souffrances au travail et faire appel à des compétences extérieures.

Stress, burn out, harcèlement moral ou sexuel, violences… Si les risques psychosociaux font l’objet d’une certaine prise de conscience de la part les pouvoirs publics(1), la mise en œuvre de plans d’action préventifs au sein des établissements de santé semble encore délicate. Intervenant lors des troisièmes Rencontres des métiers de la santé à Strasbourg(2), Sylvia Convert, directrice des soins à la clinique mutualiste d’Ambérieu (dans l’Ain), a témoigné du travail effectué dans son établissement. Celui-ci a pris à bras-le-corps cette problématique, à la suite d’un mouvement de grève mené en 2007. Certains salariés se plaignaient à ce moment-là de harcèlement moral.

La direction a alors mis en place un comité de pilotage avec des membres du CHSCT, mais les premières démarches « maison » (distribution d’un questionnaire et réunions de service) se sont vite avérées insuffisantes. L’établissement s’est donc tourné vers la Carsat(3), auprès de laquelle il a obtenu une aide financière de 50 % pour faire appel à un consultant agréé.

Diagnostic

L’expert a analysé les comptes rendus du CHSCT, rencontré 33 salariés et s’est servi du questionnaire de Siegrist (déséquilibre entre efforts et récompenses) pour réaliser un diagnostic. Résultat : les retours ne correspondaient pas à ce qu’imaginait la direction : « Nous pensions que les salariés voulaient avant tout être mieux payés. Mais ce qui ressortait, c’était une volonté de mieux in­tégrer les nouveaux embauchés, de clarifier les fonc­tions managériales, ou encore de communiquer davantage », rapporte Sylvia Convert.

Aujourd’hui, un tutorat est mis en place à chaque nouvelle embauche et des réunions d’information ont lieu régulièrement. Mais la directrice des soins met en garde contre deux écueils : « D’une part, il faut arrêter de penser qu’un professionnel qui ne va pas bien est forcément quelqu’un de fragile. D’autre part, il ne faut pas s’imaginer qu’il n’y aura que des solutions complexes et coûteuses. »

1– Plan d’action d’urgence lancé par le ministère du Travail en octobre 2009, collège d’expertise sur le suivi statistique sur les risques psychosociaux…

2– Organisées les 26 et 27 mai à l’initiative du Dr Stéphane Gayet, infectiologue-hygiéniste au CHRU de Strasbourg.

3– Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail.