VOUS AVEZ DIT GRIPPE ?

Le printemps pointe son nez et il n’y aura pas eu d’épidémie grippale cet hiver… Épidémie médiatique, j’entends ! Pas de communication épidémiologique alarmante sur les populations à risque de la grippe saisonnière, ni sur l’atteinte des jeunes par la grippe A(H1N1). Pas de médiatisation de la campagne de vaccination annuelle, ni de prévention tonitruante sur « les gestes simples pour limiter les risques de transmission » : à peine quelques consciencieux ou j’m’en-foutistes ont-ils laissé l’affiche de l’an dernier accrochée dans les toilettes… L’info fait un peu obsolète ? Dommage, cela avait permis de faire baisser l’épidémie hivernale de gastro-entérite, repartie de plus belle début 2011. Mais, conjoncture heureuse pour la santé publique dans le contexte silencieux de cette année, le nombre de décès directs dus à la grippe a été de 145, contre 349 l’année dernière. Baisse de mortalité due à la vaccination ? Pas du tout ! Le nombre de personnes à risque qui se sont fait vacciner aurait baissé de 15 à 30 %, selon certaines CPAM. Coup de chance pour les gouvernants de la santé qui ont géré de façon désastreuse la pandémie de l’année dernière ! Malgré des décisions qui ont coûté pas moins de 663 millions d’euros, ils ont été à peine épinglés par la Cour des comptes(1), qui dresse « un bilan décevant » de leurs options rigides et inadaptées. Au-delà de cette dépense indécente, on est en droit de s’interroger sur la conduite à tenir de nos dirigeants lors de futures pandémies plus graves, en cas de mutation du virus de la grippe aviaire ou d’importation du virus Ebola, par exemple. Mais, n’ayez crainte, promis juré, le ministère de la Santé, dans sa réponse à la Cour, a prévu l’élaboration d’un guide d’aide à la décision pour les prochaines fois. Ouf, on peut dormir tranquilles…