L’ÉGALITÉ EN MARCHE - L'Infirmière Magazine n° 277 du 15/04/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 277 du 15/04/2011

 

ÉDUCATION NATIONALE

ACTUALITÉ

Le ministère s’est engagé à créer un corps d’accueil en catégorie A de la fonction publique d’État pour les infirmières scolaires.

Du jamais-vu. Venues de toutes les académies métropolitaines pendant que leurs collègues d’outre-mer manifestaient le même jour, elles étaient près de 1 500 infirmières de l’Éducation nationale à battre le pavé parisien mardi 29 mars. Sur près de 7 500 au total en France, soit une sur cinq ! Ce niveau de mobilisation est le fruit d’un « formidable élan de générosité » : « Nous avons lancé une grande souscription, chacune donnant minimum 20 euros – même les collègues parisiennes qui n’avaient qu’un ticket de métro à payer – pour financer le voyage de celles qui venaient de loin », explique Béatrice Gaultier, secrétaire générale du Snics-FSU, co-organisateur de la journée avec le Snies-Unsa(1). Depuis un an, les deux syndicats forment un front soudé et offensif, à l’origine de trois journées de mobilisation nationale(2) avec en ligne de mire un objectif : le reclassement de toutes les infirmières de l’Éducation nationale en catégorie A. « S’ils la donnent aux hos- pitalières, à diplôme égal on doit l’avoir ! », s’exclame Valérie Boiteux, infirmière au collège d’Isneauville (76). Passée à l’Éducation nationale après vingt-deux ans d’hôpital, cette infirmière de 56 ans, également « puéricultrice et cadre », estime qu’elle « mérite la catégorie A ».

« On le mérite ! »

La remarquable mobilisation de ces infirmières a su convaincre le ministère : une délégation de l’intersyndicale, reçue rue de Grenelle à l’issue de la manifestation, a obtenu la promesse qu’un corps de catégorie A serait créé pour les infirmières de l’Éducation nationale d’ici la fin de 2011 avec « mise en extinction de l’actuel corps de catégorie B », précise Béatrice Gaultier. Un groupe de travail se réunira le 27 avril pour ouvrir les négociations censées définir les modalités et le calendrier du reclassement. Si le bilan du 29 mars est très positif, « nous restons vigilants », prévient la syndicaliste, notamment sur l’exigence d’un « A type », le « même que nos partenaires au quotidien, conseillers d’éducation et enseignants ».

1- Ensemble, les deux syndicats représentent 94 % (respectivement 64 % pour le Syndicat national des infirmier(e)s conseiller(e)s de santé et 30 % pour le Syndicat national des infirmier(e)s éducateur(trice)s de santé) d’une profession plus encline à se syndiquer que les infirmières hospitalières.

2- L’intersyndicale a organisé des mobilisations (congrès unitaire et manifestation nationale) les 23 mars et 9 décembre 2010, puis le 29 mars 2011.