LE DMP, ENFIN ARRIVÉ - L'Infirmière Magazine n° 271 du 15/01/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 271 du 15/01/2011

 

DOSSIER MÉDICAL

ACTUALITÉ

Après moult atermoiements et autant de vicissitudes, le dossier médical personnel (DMP) vient de voir le ? jour, dans cinq régions pilotes.

Lancé en 2005, dans la foulée de la loi de 2004 réformant l’assurance maladie, le projet de dossier médical dématérialisé avait connu un coup d’arrêt en 2007, des failles dans la protection des données confidentielles ayant eu raison du projet. En 2008, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, avait fait du passé table rase et confié la mise en œuvre du DMP à une nouvelle entité : l’Agence nationale des systèmes d’information partagés de santé (Asip Santé). Le 5 janvier, celle-ci a annoncé le lancement du DMP dans cinq régions (Alsace, Aqui­taine, Franche-Comté, Picardie et Rhône-Alpes), sous l’égide des agences régionales de santé.

Ce test concernera un groupe restreint d’établissements et de professionnels de santé, avant déploiement à tout le territoire d’ici à l’été. À terme, tous les professionnels de santé inscrits au Répertoire partagé des professionnels de santé (dont les infirmières), titulaires d’un identifiant et d’une carte de professionnel de santé, auront accès au DMP.

Relation soignant-soigné

Pour se familiariser avec ce nouvel outil, professionnels et patients peuvent déjà se connecter au site d’information E-Santé(1). À noter que l’Asip Santé s’est dotée d’un conseil d’éthique et de déontologie, présidé par Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins et vice-présidé par Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss).

Le lancement du DMP « est une étape pour l’agence mais aussi pour la politique publique, en vue de développer l’informatisation du système de santé. […] De tels projets n’ont de chances de réussir que s’ils sont fi­dèles à leurs finalités de santé : améliorer les pratiques professionnelles et le service aux patients et leur santé », a souligné Michel Cagneux, président de l’Asip Santé. Dans son discours, à la fin de la conférence, Xavier Bertrand, nouveau ministre de la Santé, a décrit le DMP comme « un exemple concret de la modernisation de notre système de santé ». Le but premier du DMP n’est pas de faire des économies, a-t-il ajouté. « Ce n’est qu’en renforçant la relation soignant-soigné qu’elles pourront être générées », a-t-il conclu. Dont acte.

1– Portail de l’Asip Santé : http://esante.gouv.fr

CONDITIONS

Les points clés

→ Faciliter la prise en charge globale du patient, mieux coordonner les soins et leur suivi entre ville et hôpital, éviter la redondance des examens et les interactions médicamenteuses… L’intérêt du DMP est réel : on pourra y stocker, entre autres, prescriptions, imagerie médicale, résultats d’analyses, etc. Dans la configuration actuelle, seul le patient peut décider d’ouvrir (gratuitement) un DMP et seuls les professionnels de santé désignés par lui auront accès à son contenu. Le patient pourra décider de masquer tout ou partie des données, de les mettre en sommeil ou de les détruire définitivement. Très sécurisées, via un cryptogramme généré par le numéro de Sécurité sociale, les données seront archivées par des entreprises agréées. L’accès au DMP est interdit aux médecins du travail, aux banques et aux assurances.