CINQ ANS DE SACRIFICES ?

On se souvient de la menace de démission lancée l’hiver dernier par des centaines de médecins de l’AP-HP(1). Ou encore, début 2010, des mobilisations des salariés, marquées par des séquestrations de directeurs et de cadres… Le 15 septembre, dans un climat un peu moins explosif (le projet médical a été validé en juillet), le plan stratégique de l’AP-HP a été adopté par son conseil de surveillance. Par dix voix contre cinq : celles des trois élus PS et des représentants syndicaux. Les socialistes ont dénoncé un « passage en force » et un plan « ne comportant ni échéancier de réalisations, ni financement, alors que le budget 2010, qui prévoit 800 suppressions d’emploi, laisse augurer du pire ». La CGT, elle, considère que l’AP-HP est « placée plutôt devant l’obligation de poursuivre un plan d’économie financier et structurel d’en­vergure que devant celle d’une réponse véritablement efficace aux besoins de soins au service de la population ».

Ifsi regroupés ?

Prudent, le plan ne chiffre pas les suppressions de poste envisagées, alors que la direction en avait évoqué 3 000 à 4 000 d’ici à 2012, sur 90 000 employés. Mais il réaffirme l’objectif d’un retour à l’équilibre en 2012, alors que l’AP-HP vient de présenter un budget 2010 en déficit de 95 millions d’euros (sur un total de 6,5 milliards). L’institu­tion compte y parvenir en poursuivant sa réorganisation en douze groupes d’hôpitaux, d’ici à 2011. Ce qui aboutira à de nombreux rapprochements de services. Le plan in­siste aussi sur les cessions d’immobilier. Il prévoit de réaliser, d’ici à 2014, une étude préliminaire visant à ré­organiser la formation des étudiants (dont les infirmières) en créant « trois ou quatre campus ». Autant de chantiers qui attendent Mireille Faugère. Conseillère du président de la SNCF et diplômée d’HEC, elle vient de remplacer Benoît Leclerc à la direction générale.