Un rôle de leader - L'Infirmière Libérale Magazine n° 356 du 01/03/2019 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 356 du 01/03/2019

 

COORDINATION

L’EXERCICE AU QUOTIDIEN

Laure Martin  

Pour Stéphane Lazari, Idel en Meurthe-et-Moselleet président de l’équipe de soins primaires (ESP) Lad’Art, l’infirmier est le mieux placé pour présider une ESP.

C’est lors d’une rencontre organisée par Convergence infirmière, dont je suis adhérent, que j’ai entendu parler des ESP. Ce projet m’a tout de suite intéressé, car je l’ai envisagé comme un moyen de concrétiser ce que nous vivons tous les jours sur le terrain, à savoir cette capacité de nous coordonner avec les médecins, les masseurs-kinésithérapeutes, les pharmaciens. J’ai cette chance d’avoir à mes côtés des professionnels de santé à l’écoute, qui ont validé l’idée de se regrouper en ESP. Nous l’avons aussi envisagée comme un moyen de contrebalancer l’importance donnée par les tutelles aux maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). J’ai présenté le projet fin novembre/début décembre 2018, et j’ai été élu président de l’ESP le 9 janvier, notamment parce que j’ai porté l’idée sur mon secteur. Placer un infirmier à la tête de l’ESP était aussi une évidence pour tous les membres de l’équipe, car nous avons une meilleure connaissance de la patientèle et assurons un rôle de coordination avec les autres professionnels de santé. Aujourd’hui, notre ESP regroupe quatre médecins, deux cabinets infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes, des orthophonistes, un pharmacien. Nous sommes huit au bureau et une quinzaine au sein de l’ESP, et nous avons les mêmes objectifs. Nous exerçons dans deux communes, rassemblant environ 7 000 habitants. La population est assez vieillissante, et nous travaillons au maintien à domicile de la personne âgée afin d’éviter les hospitalisations. Notre projet de santé va donc être constitué autour d’actions ciblées sur ce type de patientèle, avec de grands axes comme la prévention, la coordination, la collaboration. Après avoir déclaré à la préfecture l’association loi 1901 qui constitue notre ESP, j’ai contacté le responsable de l’animation du territoire à l’agence régionale de santé (ARS). J’attends maintenant son retour concernant les modalités de mise en place de notre projet. Du reste, nous avons déjà commencé à discuter de notre projet de soin et de notre future organisation, des grandes orientations. Nous espérons pouvoir aussi adhérer au projet de communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) qui se met en place à Nancy. Les CPTS doivent, selon moi, se construire à partir des équipes de terrain. »

Thierry Pêchey, responsable régional Grand-Est de Convergence Infirmière

« Le rôle de l’infirmier est primordial concernant les soins de proximité car, sur le terrain, c’est lui qui coordonne. Le fait que des infirmiers soient à la tête des ESP permet de formaliser ce qui existe déjà et cela renvoie une image importante pour nous. Ce sont d’ailleurs souvent les médecins qui proposentque l’infirmier soit à la tête de l’ESP. Nous sommes déjà perçus comme les leaders de la coordination et, souvent, c’est nous qui apportons l’information sur les ESP aux professionnels du territoire, qui donnons l’élan pour qu’elles se mettent en place. Nous sommes dans l’échange pluriprofessionnel, nous parlons d’égal à égal avec les autres soignants. Dans notre région, une vingtaine de lettres d’intention de création d’ESP, avec des infirmiers à leur tête, a été envoyée à l’ARS. »