À chaque ville, ses règles - L'Infirmière Libérale Magazine n° 344 du 01/02/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 344 du 01/02/2018

 

STATIONNEMENT

Actualité

Véronique Hunsinger  

Depuis le début de l’année, les maires ont toute liberté pour fixer les règles du stationnement dans leur ville. Entre gratuité totale et abonnement forfaitaire annuel, toutes ne prennent pas en compte de la même manière les contraintes des professions de santé libérales.

Depuis le 1er janvier 2018, ce n’est plus l’État qui fixe le montant des amendes pour stationnement non payé mais chaque commune. La ville de Paris, par exemple, a décidé de mettre en place une carte de stationnement appelée PRO soins à domicile, gratuite pour les professionnels de santé intervenant au moins cent fois par an au domicile des patients. Cette carte, renouvelable annuellement, permet ainsi de stationner gratuitement sur la voirie publique et sur l’intégralité des places de stationnement payantes de la capitale. « Malgré la bonne volonté de la maire de Paris, qu’il faut saluer, tout n’est pas encore complètement réglé, souligne cependant la Fédération nationale des infirmiers. La procédure d’obtention de la carte, qui se fait en ligne, ne fonctionne pas de façon optimale… Du coup, il faut passer par le papier, ce qui génère des retards. »

Des actions en commun avec les médecins

En revanche, d’autres villes ont mis en place des systèmes beaucoup moins avantageux. Notamment Colmar, dans le Haut-Rhin, qui a prévu de faire payer un forfait de 300 € par an pour les Idels qui visitent leurs patients dans le centre-ville. « L’édile ne veut pas bouger d’un iota, déplore Ghislaine Sicre, présidente du syndicat Convergence infirmière. Nous sommes en train de réfléchir à des actions en commun avec les médecins. C’est un problème qui ne concerne pas que les grandes villes. À Palavas-les-Flots, dans l’Hérault, nous en avons discuté avec le maire et résolu rapidement le problème en conservant la gratuité. »

Le syndicat a écrit au ministre de l’Intérieur pour lui demander d’ouvrir une concertation sur le stationnement afin de trouver une solution pérenne pour les infirmières (lire aussi p. 3). Il aimerait que les maires de France s’inspirent de la solution parisienne. Il rappelle aussi que la circulaire Joxe était un bon compromis, « viable à tout le moins pour chacune des parties ». Cette circulaire de 1986, adressée par le ministre de l’Intérieur socialiste de l’époque, Pierre Joxe, appelait les services de police à « certaines tolérances » de stationnement à l’égard des professions de santé, dès lors que l’infraction ne gène pas la circulation et ne porte pas atteinte à la sécurité.

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Le gouvernement interpellé

Le syndicat Convergence a alerté le ministère de l’Intérieur sur les difficultés de stationnement des Idels (lire ci-contre). Le 30 janvier, nous avons interrogé la ministre de la Santé à ce propos, et sur la non-prise en charge, pour cette profession, de la hausse du prix du carburant. « C’est la première fois que l’on me pose cette question », répond Agnès Buzyn. Elle indique qu’elle apportera une réponse ultérieurement.

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Depuis le 1er janvier, le prix du carburant a augmenté de 7,6 centimes pour le gazole et de 3,84 centimes pour l’essence en raison d’une hausse des taxes. Certaines professions ont bénéficié de mesures fiscales compensatoires. Mais rien n’est prévu pour les Idels.