Disharmonies territoriales - L'Infirmière Libérale Magazine n° 309 du 01/12/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 309 du 01/12/2014

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

LAURE DE MONTALEMBERT  

TABLE RONDE > D’un territoire à l’autre, des règles de l’Assurance maladie appliquées aux Idels peuvent différer…

L’atmosphère n’a pas été de tout repos lors de la table ronde organisée, au Salon infirmier, début novembre à Paris, par notre magazine. Sylvie Barros (URPS, pour Union régionale des professionnels de santé, des Idels d’Île-de-France), Valérie de Sousa (URPS-Idels de Haute-Normandie), Philippe Tisserand (Fédération nationale des infirmiers) et Dominique Jakovenko (Association des Idels du bassin alésien), chacun membre de l’un des quatre syndicats d’Idels, ont débattu sur le thème “Assurance maladie, je t’aime moi non plus”, certains parlant nettement plus fort que d’autres…

De la DSI au BSI ?

Parmi les sujets traités, celui de l’autorisation d’installation, expliquée par Sylvie Barros. Des professionnels s’installent parfois dans des zones intermédiaires, entre les paysages sur-dotés et sous-dotés, et étendent leur clientèle au-delà de leur environnement, y compris en zone surdotée. Une situation qui demande manifestement plus de contrôles. Mais des infirmiers refusent souvent de procéder à une « dénonciation », comme en a témoigné l’une des professionnelles assistant au débat.

Au cours de la discussion, ce qui s’est avéré particulièrement frappant, c’est le constat du manque d’harmonisation dans les politiques de remboursements de différents centres d’Assurance maladie, sans doute en fonction « d’interprétrations différentes de la nomenclature », analyse Valérie de Sousa. Cela semble être par exemple le cas avec le remboursement éventuel de l’instillation de collyre. Est aussi posée la question des actes infirmiers de soins cotés AIS 3. Selon les statistiques de l’Assurance maladie, plus il y a d’Idels installés dans une zone, plus le nombre d’AIS 3 augmente. « C’est peut-être simplement que le besoin existait », commente Valérie de Sousa. Et Sylvie Barros de déplorer, pour parler de chiffres encore : « Nous n’avons jamais pu obtenir de l’Assurance maladie des chiffres établissant un parallèle entre l’augmentation des soins infirmiers et la baisse des frais hospitaliers. » Certains Idels souhaitent par ailleurs l’embauche d’infirmiers-conseils à l’Assurance maladie.

Le débat s’est terminé sur le sujet de la démarche de soins infirmiers, dont le remplacement a été annoncé dès la convention de 2007 entre syndicats infirmiers et Assurance maladie. Pourrait lui succéder – un groupe de travail planche sur le sujet – le bilan de soins infirmiers. Une empoignade verbale a opposé Philippe Tisserand et Dominique Jakovenko, le premier réfutant l’idée d’un « diagnostic » infirmier et le second en défendant la pérennité au nom de sa nécessité pour « appuyer » les compétences des Idels.

ET ENTRE URPS…

→ Le manque d’harmonie entre les territoires peut toucher également les structures infirmières. Il semblerait qu’il y ait souventun déficit de communication entre les URPS-infirmiers qui devraient « remonter les projets et les bonnes initiatives », remarque Dominique Jakovenko.