Une libérale au pays des chirurgiens - L'Infirmière Libérale Magazine n° 308 du 01/11/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 308 du 01/11/2014

 

CHIRURGIE AMBULATOIRE

Actualité

ADRIEN RENAUD  

RÉFLEXION > Lors de la rencontre sur la chirurgie ambulatoire le 11 octobre, une Idel est venue porter la parole infirmière. Avec deux mots d’ordre : anticipation et coordination.

« Le développement de la chirurgie ambulatoire ne pourra se faire qu’avec les soignants. » C’est sur ces mots que le Dr Philippe Cuq, président de l’Union des chirurgiens de France, a lancé la rencontre que son syndicat organisait avec la Société française de chirurgie ambulatoire le 11 octobre à Paris. L’enjeu ? Combler le retard français en matière de chirurgie ambulatoire. Dans notre pays, elle ne concerne qu’environ 40 % des actes chirurgicaux. Les autorités sanitaires voudraient voir ce chiffre dépasser les 60 % dès 2018.

La prise en charge post-opératoire

Parmi les orateurs qui se sont succédé durant la journée, une seule représentante du monde paramédical : Florence Ambrosino, infirmière de pratique avancée à Marseille (Bouches-du-Rhône). Elle a profité de cette tribune pour insister sur l’importance de la prise en charge post-opératoire : en ambulatoire, le patient passe la première nuit, la plus critique, chez lui. Si le suivi à domicile n’est pas bien organisé, les risques sont multipliés : constantes mal surveillées, risques d’infection sous-estimés, anxiété, non-observance… Autant de facteurs qui peuvent conduire à une réhospitalisation.

Améliorer la communication

Mais pour Florence Ambrosino, le développement de la chirurgie ambulatoire reste freiné par l’éternel problème du lien ville-hôpital. D’après elle, deux cas de figure se présentent lorsqu’un patient sort après une intervention en ambulatoire. Soit l’Idel doit effectuer un acte technique (pansement, piqûre, perfusion…) : dans ce cas, sa rémunération ne prendra pas en compte l’aspect relationnel de la prise en charge, et ne permettra pas de passer chez le patient le temps nécessaire à l’identification de tous les risques post-opératoires. Soit il n’y a pas d’acte technique à réaliser ; l’Idel doit alors passer par une démarche de soins infirmiers, procédure encore trop peu connue des chirurgiens, et donc trop peu prescrite.

C’est pourquoi Florence Ambrosino plaide pour que la réflexion sur la prise en charge post-opératoire à domicile soit entamée en amont de l’intervention chirurgicale. C’est ce qu’elle tente de faire avec le Réseau de santé polyvalent Ilhup (Intervenants libéraux et hospitaliers unis pour le patient), qui travaille sur l’ensemble de la région Paca. Dans le cadre de ce réseau, le patient, l’équipe chirurgicale et l’équipe de soins à domicile se coordonnent avant l’opération, ce qui permet à tous les intervenants, et notamment à l’Idel qui effectuera la prise en charge à domicile, de disposer de l’information adéquate en temps et en heure.

Pour que la chirurgie ambulatoire fonctionne de manière satisfaisante, il faut donc avant tout que l’information circule entre professionnels.