Un an ferme pour l’agresseur

En décembre dernier, une cinquantaine d’Idels du secteur de Maubeuge (59) adressaient une lettre ouverte au député-maire de la ville. Ils souhaitaient réagir à l’agression, le 27  novembre, d’une de leurs consœurs dans un hall d’immeuble du quartier Provinces-Françaises. Un « acte qui n’est pas isolé et qui nous a gravement interpellés par sa violence », expliquaient-ils.

Nombreux confiaient alors retirer le caducée de leur voiture pour éviter « de les retrouver cassées ». De leur rencontre avec le député-maire, le commissaire divisionnaire de Maubeuge et le sous-préfet d’Avesnes-sur-Helpe, « il résulte des propositions d’action pour la sécurité de chacun, pour lesquelles nous attendons de voir les dispositifs mis en œuvre sur le terrain », exposait l’Association des infirmiers libéraux de Sambre-Avesnois (Ailsa)(1) sur son profil Facebook en début d’année. Très attendu, le procès s’est tenu début juillet. La victime, une jeune mère de famille, a confié qu’elle revivait sans cesse l’agression : « J’ai toujours peur. Je ne vais plus faire mes courses ou me promener toute seule. Je travaille avec la boule au ventre. »(2) Elle n’intervient plus dans ce quartier, où « seuls 2 à 3 % d’Idels continuent d’aller », souligne Samia Serrhani, présidente de l’Ailsa. Alors qu’elle venait de terminer la toilette d’un patient, l’Idel a été prise à partie dans le hall d’entrée. Un jeune homme l’a jetée au sol, tandis qu’un autre l’a menacée d’une arme pour lui extorquer ses clés de voiture, un 4x4 de marque BMW. L’arme s’avérera être une réplique d’une arme à feu, de type airsoft, qui tire des billes en plastique. L’accusation pour laquelle comparaissaient les deux complices, dont l’un mineur, était bien de vol avec violence aggravée (en raison de l’utilisation d’une arme).

Le tribunal a prononcé pour le majeur une peine de 24 mois de prison, dont 12 mois avec sursis et une mise à l’épreuve de deux ans. Il a également décidé d’une indemnisation pour la victime à hauteur de 3 500 euros pour le préjudice moral, 917,56 euros pour le préjudice matériel et 700 euros pour la perte d’exploitation. Un jugement que la présidente de l’Ailsa juge « satisfaisant », même si les indemnisations sont sans commune mesure avec la nature du préjudice subi, ce qui lui fait redouter « son départ de la région d’ici un ou deux ans ». L’association se félicite toutefois des bonnes relations avec la police locale « efficace sur cette enquête et pour nous écouter ». Elle incite « les Idels à alerter le commissariat des moindres actes d’incivilité. Il faut porter plainte, communiquer, c’est la seule manière de faire bouger les choses ? et d’éviter le pire ».