Insécurité routière - L'Infirmière Libérale Magazine n° 295 du 01/09/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 295 du 01/09/2013

 

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SENSIBILISATION → Renversée par une voiture alors qu’elle circulait à vélo, Martine Hofer, sportive de haut niveau, a passé plusieurs mois en fauteuil roulant et fait des centaines d’heures de kiné. Aujourd’hui, cette infirmière libérale près de Metz a repris le travail et le sport.

Nous lui avions consacré un portrait* début 2012. Triathlète, Martine Hofer venait de participer au championnat du monde Ironman à Hawaï. Mais quelques mois après la parution de notre article, cette férue de sport et infirmière libérale exerçant à Talange (Moselle) a été grièvement blessée par une voiture alors qu’elle circulait à vélo sur une route du sud de la France. Bilan : trois fractures en spirale en dessous de la rotule (une de ses jambes s’est coincée dans les rayons). « L’accident s’est produit à l’entrée d’un tunnel, raconte Martine Hofer. Je me rappelle avoir entendu le bruit d’un moteur, mais je ne voyais pas les phares de la voiture. » Après, plus rien. Aucun souvenir du choc ni des instants qui ont suivi. L’automobiliste, un “papy” de 94 ans, ne l’avait simplement pas vue.

« Ne pas se lamenter »

Hospitalisée à Marseille puis à Metz, elle se retrouve en fauteuil roulant pendant plusieurs mois. Si elle a repris le travail à temps partiel depuis octobre dernier, elle se bat encore au quotidien avec la douleur. Ses lésions au niveau des releveurs du pied la font boiter. Un vrai handicap dans son exercice professionnel avec tous les escaliers à franchir et les kilomètres à parcourir en voiture (les pédales la font souffrir…). « Cet accident m’a fait connaître l’autre côté de la barrière. J’ai été confrontée au milieu hospitalier et au personnel médical », commente cette infirmière libérale de presque 53 ans. À son compteur, plus de 130 séances chez le kiné. « J’y vais tous les jours ou presque, sinon, je n’en serais pas là. » Tout comme ses patients, elle connaît des mauvais jours (où elle n’arrive pas du tout à marcher) et des meilleurs : « Je leur conseille de ne pas se lamenter les jours où ça ne va pas. »

Celle qui enchaînait 25 compétitions sportives par an avant son accident a même repris le sport. La piscine pour sa rééducation, puis le vélo, plus difficilement, car elle a très peur (elle ne s’entraîne qu’en groupe). Martine Hofer a même participé à deux cyclosportives de 110 kilomètres chacune et a réussi pour l’une d’elles à se hisser sur la 3e marche du podium. Elle le sait, son niveau, elle ne le retrouvera pas, mais le sport fait partie de sa vie. Pour tenter de faire bouger les choses en termes de sécurité routière pour les vélos, elle témoigne dans les journaux, prend contact avec les collectivités pour les sensibiliser… « Cela fait longtemps que je fais du vélo et je trouve que les automobilistes sont de plus en plus imprudents. Il y a ceux qui téléphonent au volant, les impatients qui ne peuvent rester deux secondes derrière un cycliste et les personnes âgées qui devraient passer une visite médicale pour avoir le droit de continuer de conduire… » Autant de combats que mène de front cette véritable battante.

* Lire L’ILM n° 277 paru en janvier 2012.