L’usage des logiciels métier globalement limité - L'Infirmière Libérale Magazine n° 293 du 01/06/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 293 du 01/06/2013

 

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E-SANTÉ > Afin d’améliorer la faible utilisation des logiciels “métier” par les infirmières libérales, l’Asip Santé recommande de faire évoluer les systèmes actuels en les adaptant aux besoins de l’exercice libéral.

La faible utilisation de logiciels métier » par les infirmiers libéraux constitue « un frein majeur au partage et à l’échange d’informations de santé nécessaires à la coordination des soins » : c’est le constat d’une étude publiée le 16 mai par l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip Santé) chargée des systèmes d’information de santé et de la télésanté. L’objectif de cette étude prospective, réalisée en 2012 avec le concours d’Idels, utilisateurs de logiciels métier et de concepteurs de programmes informatiques, est de développer l’usage de la e-santé chez les Idels, pivots de la coordination des soins à domicile.

Sur les 82 000 infirmiers libéraux, plus de 68 000 télétransmettaient à fin octobre 2012, ce qui signifie qu’au moins 83 % d’entre eux disposent de logiciels de gestion de leur activité (données du GIE Sesam-Vitale).

Le plus souvent, chaque infirmier utilise un logiciel de son choix.

Sous-utilisation

Plus rarement, l’ensemble du cabinet utilise un seul logiciel métier. « Dans les deux cas, l’usage des logiciels métier reste globalement limité … à la gestion administrative du patient, à la facturation des actes et à la comptabilité et à la préparation des tournées », souligne l’étude. Les logiciels sont sous-utilisés, notamment pour les plannings ou “feuilles de route” des tournées et les fiches de surveillance, pourtant gérés par la plupart des systèmes du marché. De même, pour les transmissions, les Idels recourent plus volontiers aux notes libres sous format traitement de texte ou aux mails.

Des logiciels peu adaptés

L’Asip Santé estime que les solutions actuelles ne sont pas assez adaptées au recueil ou à la consultation de données au chevet du patient, à la gestion d’un dossier de soins infirmiers dématérialisé et partagé entre infirmières d’un même cabinet, et au partage des données de soins avec les autres intervenants. Du coup, « ces échanges [entre Idels] se font encore principalement selon des modalités orales ou papier, échanges téléphoniques, visites conjointes, dossier papier au domicile du patient… ». Les Idels privilégient aussi les mails ou les SMS dans leurs échanges avec les médecins.

Les recommandations de l’Asip

L’Asip Santé recommande une évolution des systèmes existant vers des fonctions clés répondant particulièrement à la mobilité de l’exercice libéral. L’agence propose « d’engager des travaux de standardisation des données cliniques utiles à la coordination des soins » et « d’approfondir les modalités d’échange et d’interaction entre le système d’information des infirmiers libéraux et ceux de structures tierces avec lesquelles ils sont régulièrement en contact et/ou pour le compte desquelles ils interviennent (hospitalisations à domicile, services de soins infirmiers à domicile, établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes…) ».

* L’étude prospective de l’Asip Santé est disponible en téléchargement sur www.esante.gouv.fr.

Objectifs des Idels

L’étude de l’Asip Santé a permis de dégager 4 objectifs auxquels les solutions informatiques des infirmières libérales doivent répondre pour soutenir au mieux leurs activités et leurs pratiques :

→ favoriser la mise en œuvre des fonctionnalités au sein des logiciels métiers existants ;

→ garantir la sécurité du partage des informations de soins dématérialisées ;

→ soutenir la coordination des soins et les coopérations entre professionnels de santé par l’élaboration de documents structurés ;

→ et inscrire le développement des offres logicielles dans un cadre standard et homogène, cohérent avec les principes généraux des systèmes d’informations de santé.

EN SAVOIR +

→ Logiciels métier les plus utilisés

Logiciels CBA (25,85 % des télétransmissions en 2012), Vega (13,71 %), Equinox (9,8 %), Logiciels RM Ingenierie (8,46 %), Soins 2000 (7,68 %), Albus (6,77 %), Televitale (5,71 %), Logiciels Topaze (5,25 %).