Les Idels ont des idées

On ne peut vraiment pas dire qu’elles sont de la génération Internet, mais Hélène Fesche, Marie-Claire Garin et Marie Voirin ont parfaitement bien assimilé ce que les nouvelles technologies peuvent apporter à leur pratique professionnelle quotidienne. Les trois infirmières libérales, installées à proximité les unes des autres en région Rhône-Alpes, sont les lauréates de l’appel à projet lancé en 2012 par la Fondation Urgo. Leur idée : permettre un meilleur suivi pluridisciplinaire des plaies chroniques grâce à la création d’une application smartphone.

Mémoire commun

C’est au cours de leur exercice que les trois Idels se sont rendu compte que les outils de prise en charge dont disposait chacun de leurs cabinets ne leur apportaient pas entière satisfaction, notamment dans le domaine des transmissions entre les différents intervenants.

Après un DU plaies et cicatrisation à Lyon en 2012, les trois amies ont rédigé un mémoire commun qui leur a permis de commencer à mettre au point leur projet puis de le proposer à la Fondation Urgo dans le cadre de son appel à projets “Initiatives et pratiques pour la prise en charge des plaies en ville”. L’infirmière, le médecin et le diabétologue en constituent les trois piliers principaux. « Mais toutes les informations seront centralisées par nous », explique Hélène Fesche.

En pratique, l’application constituera un véritable dossier informatisé mobile, disponible via un code d’accès et un site sécurisé, à tous les professionnels de santé intervenant sur la plaie. Des photos à chaque étape, les produits utilisés, l’état des berges et toutes les mesures associées sont autant d’informations consultables et remises à jour en permanence.

Donner vie au projet

Pour mettre au point l’appli, elles ont chacune interviewé les médecins avec lesquels elles travaillent habituellement afin de mieux connaître les éléments à mettre en avant. Maintenant, c’est la phase technique qui est en cours. Il reste à trouver un informaticien prêt à les aider à donner vie au projet, et cela, pour une somme modique, la bourse reçue n’étant que de 3 500 euros. C’est le seul domaine sur lequel Hélène Fesche, Marie-Claire Garin et Marie Voirin expriment un léger regret : « La prime totale pouvait aller jusqu’à 10 000 euros, mais nous avons dû évaluer notre budget un peu à la louche, sans vraiment savoir quels étaient les coûts réels de la création d’une application smartphone », commente Hélène Fesche. Un regret vite balayé. « Cela a été une grande aventure ! On recommencerait demain », termine-t-elle.