Un protocole validé - L'Infirmière Libérale Magazine n° 287 du 01/12/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 287 du 01/12/2012

 

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S’ORGANISER → Examens et hospitalisations inutiles, surdosages médicamenteux… Une équipe lance un protocole libéral AVK.

« La pluridisciplinarité, c’est l’avenir. On ne peut plus travailler autrement », lance, en guise de profession de foi, Claudine Gillant au Salon infirmier. Infirmière libérale depuis 34 ans, elle a d’ailleurs probablement créé le premier protocole libéral validé. Mais là, on s’avance un peu, en attendant la réponse des autorités de santé. L’idée : des équipes de soins coordonnés autour d’un protocole AVK, « s’emparer d’une autre manière de travailler, par protocole, en pluridisciplinarité ».

Une solution à la désertification ?

Quatre infirmières libérales appartenant à trois cabinets différents, quatre médecins, deux pharmaciens et un biologiste ont participé à l’élaboration du projet. Tous sont libéraux. « D’ordinaire, on ne se parle pas, on ne se connaît pas. C’est pas du bon boulot », regrette l’infirmière, qui voit même dans cette nouvelle manière de travailler une solution à la désertification médicale, les médecins souffrant souvent de la solitude de leur exercice.

Des étapes difficiles

Parmi les étapes auxquelles se sont astreints les participants, la création d’une fiche patient dématérialisée et sécurisée a permis de déterminer les règles de prise en charge de chacun et les actes dérogatoires. Son objectif est d’éviter les doublons d’analyses et de prise en charge, d’éviter les surplus de prescriptions médicamenteuses et de prévenir les hospitalisations autant que possible.

Mais cela ne s’est pas fait sans quelques difficultés, on s’en doute. « Il a fallu trouver des appuis institutionnels, déterminer un langage commun à toutes les professions, contourner les résistances au changement et entretenir la dynamique de groupe en organisant une réunion chaque mois », raconte Claudine Gillant. En pratique, onze patients chroniques ont été sélectionnés, communs à deux des professionnels participants au minimum. Ont été exclus les enfants et les toxicomanes compliqués, ceux-ci faisant l’objet d’un suivi particulier. Chacun de ces patients a choisi un professionnel de référence, qui notera sur le dossier informatisé commun tous les renseignements de suivi. Par exemple, les adaptations de dosages, les résultats d’analyses ou encore les dates des contrôles prévus. Les patients ont accès à leur fiche de suivi. Ce protocole finalisé a été envoyé à l’Agence régionale de santé, et Claudine Gillant, qui est aussi présidente de l’URPS Infirmiers de Lorraine (lire aussi notre article page 11), a bon espoir qu’il puisse être généralisé prochainement.