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L'infirmière Libérale Magazine n° 285 du 01/10/2012

 

PROFESSION

Actualité

CONSTAT→ La Fédération nationale des infirmiers a publié début septembre son livre blanc Horizon 2030-Vision pour les soins infirmiers ambulatoires. L’occasion de faire part de ses revendications.

« Avec ce livre blanc, nous avons dressé un état des lieux ciblant les grands défis que les pays auront à relever en matière de santé », a souligné Philippe Tisserand, président de la FNI, lors de la présentation de l’ouvrage. Mieux exploiter et approfondir les compétences infirmières, telle est en substance la volonté du syndicat exprimée dans son Livre blanc. Le secteur de la santé devra faire face, ces prochaines années, à « l’explosion des pathologies chroniques et aux conséquences du vieillissement ». Pour enrayer la hausse des dépenses de santé et garantir la pérennité du système de santé, le syndicat souhaite que les infirmiers libéraux représentent « une porte d’entrée dans le premier recours clairement identifié », soutient le président. Ce rôle premier se justifie notamment, d’après le syndicat, d’un point de vue financier. « La médecine libérale revient à 60 % moins cher qu’une hospitalisation complète et 40 % moins cher qu’une Hospitalisation à domicile (HAD) », a estimé Philippe Tisserand.

Parallèlement, dans un contexte mondial de sous-effectif de la population infirmière, « la France pourra compter, dans ces prochaines décennies, sur un réseau puissant et équilibré d’infirmières libérales » qui devraient représenter, en 2030, « 18 % de la profession, contre 14 % aujourd’hui », soit environ 118 000 infirmières libérales sur les 657 841 infirmières tous secteurs confondus.

Reconnaissance

La FNI revendique une reconnaissance législative de ce rôle des infirmières, au même titre que celui des médecins et des pharmaciens. Philippe Tisserand souhaite également l’association des infirmiers à la conception et à la mise en œuvre des politiques de santé. Enfin, pour améliorer la prise en charge des patients, le syndicat table sur la création d’un Dossier infirmier informatisé (D2I) « autour d’un recueil infirmier d’observations cliniques continu qui permettra ainsi aux médecins de disposer d’une vision globale sur le suivi des traitements et d’y apporter les réadaptations nécessaires ». Ce D2I devra être intégré au Dossier médical personnel (DMP), sinon, ce dernier risque « de demeurer une coquille vide », estime la FNI. Le premier exemplaire du Livre blanc a été remis à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors d’un entretien qu’elle a accordé aux représentants de la FNI le 27 juin dernier.

Favoriser la recherche infirmière

Pour la FNI, la recherche en sciences infirmières est indispensable car elle permet d’améliorer la qualité des soins et de l’enseignement, de développer de nouveaux savoirs et de nouvelles pratiques ou de découvrir de nouveaux moyens de promotion de la santé et de prévention des maladies. « L’expertise infirmière, qui ne peut être garantie que par un haut niveau de formation universitaire, doit s’appréhender comme un facteur d’efficience à long terme et non comme une dépense », estime la FNI. Elle souhaite que les décideurs encouragent et soutiennent financièrement la mise en œuvre d’une recherche en sciences infirmières en dégageant une enveloppe budgétaire dédiée pour compenser la perte de revenus des infirmières libérales qui consacrent du temps à la conduite de travaux.