Gérer les effets indésirables - L'Infirmière Libérale Magazine n° 284 du 01/09/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 284 du 01/09/2012

 

Cahier de formation

Savoir faire

La maman de Martin, 8 ans, vient pour sa deuxième dose du vaccin Rougeole/oreillons/rubéole qu’elle avait totalement oubliée. Elle vous demande si elle doit lui donner du Doliprane, depuis que sa sœur a fait une convulsion fébrile, cela lui fait peur…

Expliquez à la maman de Martin que la fièvre associée à ce vaccin apparaît plutôt dans un délai de 7 à 12 jours et non dans les 48 heures. Dites-lui de surveiller la température mais de ne pas s’inquiéter : dans 90 % des cas, la fièvre n’apparaît pas, elle est souvent modérée et les convulsions fébriles sont rares après 5 ans.

LES EFFETS RECONNUS

Les effets indésirables reconnus imputables aux vaccins sont généralement limités et d’assez courte durée (24 à 72 heures).

On distingue ainsi ?:

→ les effets locaux : rougeur, tuméfaction, douleur au point d’injection, plus ou moins fréquentes suivant les vaccins (ex : 10 % des vaccinations contre l’hépatite B, 40 % des vaccinations contre les méningocoques C) ;

→ les effets généraux : fièvre, généralement inférieure à 39°C et céphalées, prise en charge par un antalgique/antipyrétique.

À noter : ces réactions apparaissent en général 24 à 48 heures après l’injection. Dans le cas du vaccin Rougeole/oreillons/rubéole, le pic fébrile, parfois accompagné de plaques rouges, est observé chez environ 10 % des enfants, mais environ 7 à 12 jours après l’injection. La fièvre, rarement supérieure à 39°C, doit être surveillée, notamment chez le jeune enfant chez qui le risque est l’apparition de convulsions fébriles.

→ Les allergies : le plus souvent, il s’agit de rougeurs et de démangeaisons cutanées généralisées. Une réaction de type anaphylactique, rare, est aussi possible : elle apparaît en général dans les 30 minutes suivant l’injection sous forme d’une éruption type urticaire, un œdème du visage, une éventuelle détresse respiratoire, une hypotension pouvant évoluer vers un état de choc.

EN CAS D’EFFET GRAVE OU INATTENDU

Le vaccin est soumis aux mêmes règles de pharmacovigilance que tout autre médicament.

Tout professionnel de santé ayant eu connaissance d’un effet indésirable grave ou inattendu susceptible d’être dû à un vaccin doit le déclarer au Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) dont il dépend.

Les fiches de déclaration standard Cerfa peuvent être commandées directement auprès des CRPV ou bien téléchargées sur le site de l’ANSM, www.ansm.sante.fr, rubrique “Infos pratiques”.

Les controverses en statu quo

→ Hépatite B et sclérose en plaques

Suite à de nombreuses études, les données épidémiologiques, cliniques et expérimentales de nombreux pays n’ont pas permis, à l’heure actuelle, d’apporter la preuve d’un lien causal entre la vaccination contre l’hépatite B et l’apparition de maladies auto-immunes, en particulier la sclérose en plaques.

→ Myofasciite à macrophage et aluminium

De nombreux vaccins contiennent des adjuvants à base de sels d’aluminium, qui peuvent persister longtemps dans les macrophages rassemblés autour des fibres musculaires et donner lieu à une lésion microscopique nommée “myofasciite à macrophages”. À ce jour, les éléments disponibles indiquent que, bien que l’aluminium vaccinal puisse persister au site d’injection pendant des années (“tatouage vaccinal”), cela n’est pas associé à une maladie systémique diffuse (associant des symptômes type myalgies, fatigue…).

→ Narcolepsie et vaccin contre la grippe A(H1N1)

Les données françaises actualisées de pharmacovigilance répertorient 25 cas de narcolepsie chez les 5,7 millions de personnes vaccinées avec Pandemrix et Panenza, soit en analyse globale, un nombre de cas observés après vaccination contre la grippe A(H1N1) qui n’est pas supérieur à celui attendu dans la population générale hors vaccination.

Source : Vaccins pandémiques grippe A(H1N1) et narcolepsie, actualisation des données, communiqué ANSM 04/04/2011.