Construire, déconstruire… - L'Infirmière Libérale Magazine n° 284 du 01/09/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 284 du 01/09/2012

 

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OPTION→ Y aura-t-il encore un Ordre infirmier à Noël ? Le ministère de la Santé souhaite une adhésion facultative pour les professionnels…

Décidément, les étés sont souvent “chauds” pour l’Ordre infirmier. L’an passé, à la même époque, il avait frôlé le dépôt de bilan et, en juillet dernier, la ministre de la Santé a annoncé dans un courrier expédié, le 16, à la secrétaire générale de la CGT santé et Action sociale, qu’elle souhaitait « engager rapidement des modifications législatives sur l’obligation d’adhérer aux ordres professionnels ».

Pourtant, la saison estivale avait plutôt bien débuté pour l’Oni, puisque, le 2 juillet, Didier Borniche, président de l’Ordre, avait été reçu par des conseillers de la ministre. La rencontre s’était déroulée, selon l’Oni, « dans un climat constructif ». « À cette occasion, les conseillers ministériels ont souhaité rassurer les dirigeants infirmiers de l’Ordre sur les intentions de la ministre qui ne sont pas de remettre en cause l’existence des ordres », comme l’indique le site de l’Ordre.

En plein cœur

Branle-bas de combat à l’Ordre qui, en retour, adresse le 17 juillet une missive à la ministre pour s’offusquer. « Il n’est pas acceptable, écrit Didier Borniche, qu’un sujet aussi sensible que l’avenir des Ordres, et en particulier de l’Ordre des infirmiers, soit scellé dans une lettre adressée à un syndicat, en plein cœur de l’été […]. » Depuis, silence radio entre le ministère et l’instance. Il n’empêche que la volonté de la ministre de légiférer sur l’Ordre reste plus que jamais d’actualité. Résilience, dont la principale raison d’être est l’abrogation de l’Ordre, a lui aussi été reçu le 26 juillet par le cabinet de la ministre. Ce dernier a confirmé que le ministère serait en mesure, dès l’automne, de proposer un projet de loi visant à rendre facultative l’adhésion à l’ensemble des ordres paramédicaux. En la matière, le directeur de cabinet aurait affirmé « la volonté intacte et indéfectible de la ministre ». « C’est une réelle satisfaction, car, lorsqu’on connaît le peu d’assentiment des infirmières pour l’Oni, il y a peu de chances pour lui que beaucoup y adhèrent », estime Hugues Dechilly, secrétaire général du syndicat. Bref, c’est peut-être le début de la fin pour l’Ordre infirmier.