L’infirmier, mur porteur de la maison de santé ? - L'Infirmière Libérale Magazine n° 281 du 01/05/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 281 du 01/05/2012

 

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PARTAGE→ Au cours des journées de la Fédération nationale des maisons de soins et de santé (FFMPS) qui se sont tenues fin mars à Paris, un médecin ardéchois a insisté sur le rôle pivot de l’infirmier dans sa structure. Un exemple réussi de coordination pluriprofessionnelle.

« Nous avons mené une réflexion, l’année dernière, au sein de notre pôle de santé, car je m’étais rendu compte que la connaissance des médecins sur le métier d’infirmier est tronquée par notre système pyramidal », a expliqué le Dr Francis Pellet mi-mars, au cours des Journées de la FFMPS organisées à Paris. Médecin généraliste à la Maison de santé pluridisciplinaire (MSP) du Pays des Vans en Ardèche (dépendant d’un pôle de santé plus large), le Dr Pellet a détaillé ses conclusions à l’assemblée essentiellement composée de médecins et d’infirmières.

Un savoir-faire

Selon le praticien, dans leur pratique, les infirmières ont un savoir qui peut énormément apporter aux médecins généralistes. Elles sont à l’aise dans le soutien social et familial aux patients, la qualité de vie ou encore le repos équilibré. « En quinze minutes de consultation, le médecin ne peut pas parler de ces problématiques avec les patients, alors que les infirmières le font très bien », rapporte le généraliste. D’autant plus dans le cadre de la prise en charge des maladies chroniques, bien plus complexes que les maladies aiguës, qui nécessitent un accompagnement par une équipe “empathique”.

Les consultations infirmières

Les professionnels de la MSP du Pays des Vans ont donc instauré en mars 2011 des consultations infirmières menées par un infirmier libéral ayant suivi une formation complémentaire en éducation thérapeutique. « Ainsi, dans notre MSP, le médecin traitant formule la prescription et l’infirmier intervient dans la phase thérapeutique du raisonnement clinique », informe le Dr Pellet. L’infirmier clinicien évalue les connaissances du patient sur sa maladie, sa capacité à la comprendre, les répercussions de la pathologie dans la vie du malade et sur ces projets. La consultation infirmière se déroule pour la prévention des risques cardiovasculaires, l’éducation thérapeutique du patient, la promotion de la santé, la santé publique ou encore la coordination. Le recueil de ses données est ensuite partagé entre les professionnels du premier recours pour une meilleure prise en charge des patients. Cependant, la structure peine à financer son action et souhaite « dénoncer cette timidité française à développer ce type de projets alors qu’ils sont déjà mis en place dans d’autres pays, comme au Canada ou en Belgique », conclut le Dr Pellet.

Les méandres de la nomenclature

Dans le cadre de ces Journées, deux infirmiers sont intervenus pour faire également le point sur le champ de compétences infirmières. Démarche de soins infirmiers (DSI), Acte de soins infirmier (AIS), Acte médico-infirmier (AMI), Programme personnalisé de soins (PPS) sont autant de termes méconnus des praticiens qui ne savent pas nécessairement quoi inscrire sur leur feuille de soins pour que le patient puisse en bénéficier. Mais, constatation plus troublante, les infirmiers semblent eux-mêmes perdus concernant la cotation de certains de leurs actes, notamment ceux de coordination. « La nomenclature est difficilement interprétable, note Pascal Chauvet, infirmier libéral en Charente-Maritime (17). Le temps de coordination n’est pas prévu dans la nomenclature, mais il peut l’être dans le cadre des réseaux, des nouveaux modes de rémunérations ou de l’article 51 de la loi HPST qui envisage les protocoles de coopération entre les professionnels de santé. » Pas simple.