Les infirmières contre les troubles du sommeil - L'Infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011

 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

RENCONTRE→ L’Institut national du sommeil et de la vigilance a organisé une journée d’information pour les personnels paramédicaux.

La première rencontre paramédicale du sommeil, organisée à Paris par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), a fait salle comble. Une centaine d’infirmières scolaires, infirmières du travail, psychologues du travail et sophrologues se sont déplacés le 4 novembre dernier à l’Hôtel-Dieu pour venir s’informer sur les différents troubles du sommeil qui touchent la population.

Les insomnies chroniques concerneraient en effet 25 % de la population, le syndrome d’apnée du sommeil entre 2 et 9 % et les troubles de l’horloge biologique, 3,5 %. « Nous pensons que les médecins généralistes et l’ensemble des personnels de santé ne sont pas suffisamment formés sur ces pathologies », explique Damien Léger, président du comité scientifique de l’INSV.

Or médecins généralistes comme personnels paramédicaux peuvent prendre en charge une partie des plaintes formulées par leurs patients. « Par exemple, l’hygiène du sommeil est assez mal connue », poursuit le professeur Léger. Les premières mesures à rappeler résident en effet dans des horaires réguliers de sommeil, la prise d’un repas léger le soir, l’exercice d’une activité physique dans la journée, l’aménagement de la chambre par rapport au bruit, à la lumière. Les spécialistes recommandent également d’éviter la consommation d’excitants le soir (alcool, nicotine, café…) et de ne pas pratiquer de sport violent dans les six heures précédant le coucher.

L’agenda du sommeil

Un outil intéressant peut aussi être mis en place avec le patient pour l’aider à prendre conscience de ses difficultés précises : un agenda du sommeil. L’usage de ce tableau, qui consiste à préciser chaque matin l’heure de coucher et d’endormissement, les heures de réveil, les traitements pris, la qualité de la nuit passée, apparaît en effet comme la première étape à tout diagnostic de troubles du sommeil. « Cela fait également prendre conscience au patient de ses troubles ou peut l’aider à les relativiser s’il permet de constater que certaines nuits sont correctes et que la structure du sommeil est bien présente », note Virginie Bayon, chef de clinique au centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu.

L’analyse du document peut aussi être l’occasion de faire le point sur les conseils d’hygiène du sommeil et, lorsqu’il est réitéré à distance, de mettre en évidence la bonne observance de ces conseils et l’amélioration ou la dégradation d’une situation. Bien sûr, si les troubles persistent, l’orientation vers une consultation spécialisée s’impose, malgré l’engorgement de ces services – un an d’attente pour obtenir un rendez-vous à l’Hôtel-Dieu !

Zoom sur le SAS

2 à 9 % de la population adulte serait concernée par le syndrome d’apnée du sommeil (SAS). L’affection est caractérisée dès lors qu’un dormeur subit plus de cinq interruptions respiratoires par heure de sommeil. Plus fréquente chez l’homme que chez la femme, elle constitue un facteur de risque cardiovasculaire avec, à moyen ou long terme, la possibilité de développer une hypertension artérielle S ou pulmonaire, une maladie coronaire, une ischémie myocardiaque, des troubles du rythme et de la conduction cardiaque… Le SAS est également facteur de risque d’accidents vasculaires cérébraux et peut générer une insulino-résistance. S.M.