Lecture

CHALEUR DE LIRE

Sur un trottoir parisien, Marina regarde voler les flocons de neige. Devant l’indifférence des passants, elle s’endort, engourdie par le froid. Mais c’est la voix de la libraire du quartier qui la réveille et l’invite à entrer dans sa boutique pour l’heure du conte. Laissant son histoire trop lourde dans la rue, Marina se laisse envoûtée par la lecture… et change de monde. Martine Delerm, La Petite Fille sans allumettes. Seuil jeunesse, 2011. 13,50 euros.

ENFERMÉE

Le changement de prénom est la seule dose de fiction que la scénariste semble s’être autorisée. Aline, c’est celle qu’elle était, quinze ans plus tôt. Internée à l’hôpital Sainte-Anne, après une prise importante de médicaments. C’est un superbe récit, porté par des couleurs pastel, presque javellisées, apportant l’atmosphère propre à ces lieux… Les plans rapprochés et le langage des corps sont effarants de justesse. Un témoignage édifiant sur la psychiatrie d’aujourd’hui et l’internement vu de l’intérieur. Sibylline, Natacha Sicaud (illus.), Sous l’entonnoir. Delcourt, 2011. 144 pages. 17,50 euros.

AFFAIRE CLASSEE ?

Un duo d’enquêteurs atypiques (un flic sur la touche et un Syrien très louche) enquête sur la dis-parition cinq ans aupara– vant d’une femme politique danoise en pleine ascension. Elle avait disparu sous les yeux de son frère handicapé, lors d’un voyage en ferry. Affaire classée, et pourtant… Ni noyée, ni suicidée, on découvre qu’elle a été enlevée et enfermée dans un caisson étanche. Son temps est évidemment compté… Pas mal d’humour et d’ironie dans ce polar venu du froid. Frissons garantis, on vous l’a déjà dit ?

Jussi Adler Olsen, Miséricorde. Albin Michel, 2011. 489 pages, 22,50 euros.

LE DON DE SOI

Michka, petit ours en peluche de son état, fait l’expérience de la liberté en quittant sa propriétaire pourrie-gâtée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y prend goût : balades dans la neige, nuits à la belle étoile…

Un jour, un renne lui demande un coup de main pour distribuer des cadeaux. Et, parce que la hotte est vide, Michka n’hésite pas à sacrifier sa liberté pour la joie d’un enfant… Belle édition relookée d’un conte paru en 1941 ! Marie Colmont, Olivier Tallec (illus.), Michka. Père Castor, 2011. 32 pages, 13 euros.