La coordination négociée en interpro - L'Infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011

 

PROFESSION

Actualité

UNPS→ Après un an de discussions et d’attente, les négociations autour de l’accord-cadre interprofessionnel débutent enfin.

Alors que l’Union nationale des professions de santé (UNPS) a été créée par la loi du 13 août 2004 portant réforme de l’Assurance maladie*, il aura fallu attendre 2010 pour que soit affirmée la volonté de construire vraiment une politique interprofessionnelle avec l’ouverture il y a un an des discussions autour d’un Accord-cadre interprofessionnel (Acip). Et la première véritable réunion de négociations n’est prévue qu’au 17 novembre 2011.

En effet, compte tenu du calendrier des négociations monocatégorielles de cette année 2011 – infirmières, médecins, masseurs-kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes, etc. – l’UNPS avait fait le choix d’attendre. « On doit maintenant montrer que l’on est capable de conclure, que la coordination, ce ne sont pas que des paroles », confiait Alain Bergeau, président de l’UNPS, le 27 octobre dernier à la presse.

La coordination des soins constitue la colonne vertébrale de l’Acip et les membres de l’UNPS entendent bien faire avancer les choses sur ce dossier. Concrètement, ils souhaitent distinguer la fonction de synthèse médicale qui, à la sortie de l’hôpital, doit être faite par le médecin traitant, de la fonction de coordination au quotidien.

Selon l’UNPS, cette fonction doit être confiée, au cas par cas, au professionnel de santé qui passe le plus de temps auprès du malade. Dans la majorité des cas, ce sera l’infirmière, mais ce pourra être également le masseur-kinésithérapeute, par exemple.

Pour une rémunération commune

Quoi qu’il en soit, il importera que la rémunération de cette fonction de coordination soit la même pour toutes les professions de santé, dès lors que le travail est le même. Pas question de faire de différence, aux yeux d’Alain Bergeau.

Les membres de l’UNPS expriment d’autant plus le souhait d’aboutir sur ce sujet qu’ils sentent des velléités de faire glisser la fonction de coordination sous l’égide des ARS et, ce faisant, de la « soustraire du champ conventionnel ». Un article additionnel au PLFSS (37 bis nouveau) prévoit en effet l’expérimentation en région de « nouveaux modes d’organisation des soins » mis en œuvre par les ARS pour les personnes âgées en risque de perte d’autonomie.

Défavorable à cette mesure, Alain Bergeau lance : « On ne fait pas une politique de santé en additionnant des expérimentations régionales. »

L’UNPS souhaite que les professionnels de santé libéraux gardent la main sur la prise en charge à domicile et qu’il leur soit permis de s’organiser entre eux, selon les besoins du patient. Reste à savoir si Frédéric van Roekeghem, directeur général de l’Uncam, aura mandat pour négocier avec eux et leur donner satisfaction.

* Aux côtés de l’Union nationale des caisses d’Assurance maladie (Uncam) et de l’Union des organismes complémentaires (Unocam).

EN SAVOIR +

L’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) est une association qui regroupe les représentants de 26 organisations syndicales de professionnels de santé en exercice libéral en France. De quoi représenter au total 12 professions de santé, soit plus de 350 000 professionnels libéraux : des audioprothésistes, en passant par des infirmiers, jusqu’aux médecins généralistes et spécialistes… L’UNPS émet des avis sur certaines propositions de décisions de l’Uncam, mais aussi sur l’organisation des soins entre libéraux et secteur hospitalier, la démographie professionnelle, etc. Les thèmes des travaux en cours sont consultables sur le site www.unps-sante.org.