Infirmières en prime-time - L'Infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011

 

PROFESSION

Actualité

TÉLÉ→ France 5 a consacré à une profession “en danger” une soirée spéciale. Un documentaire, très suivi, accompagné d’un débat en direct.

Mais comment surnommer les infirmières ? « Héroïnes du quotidien », version Nicolas Sarkozy, ou « bonnes sœurs du milieu médical », version Marina Carrère d’Encausse, qui avance que ce sont les infirmières elles-mêmes qui s’appellent ainsi ? Question superflue ? Non : la profession vit une crise profonde, une crise de la vocation. « Plébiscitées par les Français, négligées par les pouvoirs publics », pourra-t-on entendre dans le documentaire(1), réalisé par Géraldine Laura, diffusé par France 5 le 8 novembre, elles se précipitent toujours aussi nombreuses dans les Ifsi, mais continuent de quitter leur blouse. Les blues des infirmières, titre du documentaire, résume d’ailleurs bien la problématique partagée par beaucoup, qu’elles soient employées dans un hôpital ou qu’elles exercent en libéral, en ville ou à la campagne.

Un système fatigué

Un tiers des jeunes diplômées quittent la profession après cinq ans d’exercice, beaucoup d’autres s’orientent vers le libéral. Le zoom sur l’Idel Brigitte Lecointre(2) offre quelques pistes de réflexion.

Travaillant à Nice au sein d’un cabinet avec sept autres infirmières, elle s’est spécialisée dans la prise en charge de pathologies lourdes. Comme son confrère qui enchaîne les patients (contrairement à elle), elle se retrouve à accomplir des actes non cotés à la nomenclature, parfois non reconnus légalement…

Le signe d’un système à bout de souffle, complètement déconnecté d’une réalité. Que cela soit en libéral comme en hôpital d’ailleurs. Jusqu’à quand ? La réponse viendra sûrement des infirmières elles-mêmes. Sans doute aussi, comme l’ont défendu sur le plateau télé à la fois Nathalie Depoire (CNI) et Philippe Tisserand (FNI), si la société et les pouvoirs publics leur accordent – un refrain archi connu – leur juste place en reconnaissant leur rôle actuel et leurs compétences.

« Avant de parler de nouvelles compétences, que l’on nous donne les moyens d’exercer nos compétences actuelles dans leur plénitude ! », a demandé le président de la FNI.

(1) Retrouvez notre chronique et le lien vers la vidéo de France 5 sur www.espaceinfirmier.com.

(2) Membre du comité scientifique de L’Infirmière libérale magazine.