Dialyse péritonéale : le patient au cœur du dispositif - L'Infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

PROGRAMME PILOTE→ De l’annonce de la dialyse à l’organisation à domicile, voire à la planification des vacances ou d’un déménagement, une équipe infirmière a développé une vision globale innovante pour un meilleur accompagnement des patients.

C’est d’un programme tout à fait novateur, mis en place au centre hospitalier de Belfort-Montbéliard, que Valérie Grandjean (cadre) et Catherine Ridou (IDE) sont venues parler au Salon infirmier*. Visant à éduquer et accompagner des patients destinés à recevoir un traitement par dialyse péritonéale (DP), celui-ci prend en compte toutes les dimensions de la personne, en intra-hospitalier aussi bien que dans sa vie quotidienne à la maison.

État des lieux

Créé à l’origine pour augmenter la proportion de patients soignés par DP, ce programme pilote démarre dès la fin de la consultation néphrologique au cours de laquelle le patient est averti de la nécessité d’un traitement par dialyse. Celui-ci est alors immédiatement adressé à l’équipe infirmière de formation qui procède à un recueil très précis de toutes les informations pouvant être utiles à son suivi et au choix de la technique utilisée : dialyse péritonéale ou hémodialyse. L’état des lieux terminé, l’équipe de formation en DP présente les différentes options offertes au patient ainsi que le matériel utilisé. Elles se gardent bien, cependant, de faire pression sur lui, prenant soin de présenter les différentes contraintes et avantages liés à chacune des techniques. La question du régime alimentaire, par exemple, peut faire pencher la balance dans l’un ou l’autre sens. À la sortie de cette réunion, toutes les informations sont fournies sous forme de fiches, regroupées dans un classeur. Un point important : « C’est au patient de choisir, non à son entourage », insistent Valérie Grandjean et Catherine Ridou, se souvenant d’une épouse qui avait poussé son mari à choisir l’hémodialyse de peur de voir sa maison transformée en infirmerie. Un échec.

Planification des étapes

Par la suite, s’il a choisi la DP, le patient est vu à plusieurs reprises. Entre deux consultations, il peut téléphoner à tout moment. C’est pendant cette période que l’équipe d’éducation se rendra au domicile afin de rencontrer le conjoint, la famille et de déterminer l’organisation physique des séances de dialyse péritonéale. L’équipe reprend avec le futur dialysé toutes les différentes étapes évoquées précédemment, entrant dans tous les détails pratiques. Ses membres se chargent également de la coordination avec les différents services qui vont intervenir, jusqu’à l’anesthésie, moment où l’un des membres de l’équipe passe rassurer le patient, juste avant qu’il ne s’endorme : « On reconnaît un visage, ça rassure. »

Pendant les sept à dix jours d’hospitalisation, démarre l’éducation technique à proprement parler. Et lorsque la date de sortie est déterminée, l’équipe de formation prend contact avec l’association qui livrera le matériel au domicile, de manière à ce que tout soit prêt à son arrivée. Des contacts sont également pris avec l’infirmière libérale, au cas où le patient aurait demandé son aide.

Et pour la suite…

Mais le rôle de l’équipe ne s’arrête pas là. Dans les jours qui suivent le démarrage de la DP à domicile, des contacts téléphoniques réguliers sont organisés avec possibilité d’appels 24 heures sur 24. Et des consultations pluridisciplinaires mensuelles sont mises en place.

Dans le cas où le patient aurait des projets qui l’éloigneraient de son domicile (déménagement, vacances…), l’équipe se chargerait de créer un réseau dans un autre lieu ou d’organiser le passage des frontières avec le matériel.

* Conférence du jeudi 13 octobre 2011 à Paris.