Nouveaux métiers pour les paramédicaux - L'Infirmière Libérale Magazine n° 275 du 01/11/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 275 du 01/11/2011

 

PROFESSION

Actualité

RAPPORT HÉNART →Danielle Cadet, coordinatrice générale des soins à l’hôpital Lariboisière (AP-HP), a rappelé le contenu du rapport sur les nouveaux métiers pour les infirmières et les autres paramédicaux.

La salle est comble. Surtout des étudiants en soins infirmiers, intrigués de savoir quel avenir les attend…

Ce rapport, remis par Danielle Cadet avec le député Laurent Hénart et le professeur Yvon Berland, au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, début 2011*, a été présenté dans le contexte d’une double pression démographique : une population de patients qui ne cesse de croître avec l’allongement de la durée de la vie et l’explosion des maladies chroniques. Puis une réduction des professionnels de santé médicaux et paramédicaux.

Des compétences sous-exploitées

S’ajoute une bipolarité dans le domaine de la formation. « Les paramédicaux sont souvent formés à bac +3 et certaines de leurs compétences sont sous-utilisées, rapporte Danielle Cadet. Les médecins ont quant à eux des formations allant de bac +9 à bac +12, alors que certaines de leurs pratiques ne nécessitent pas toujours un tel niveau de formation et pourraient être effectuées par les paramédicaux. » Il est donc temps d’imaginer « un système plus souple et plus riche en compétences pour garantir un accès aux soins ».

Répondre aux besoins

Le rapport a pour objectif « de faire évoluer l’organisation et les critères des ressources humaines afin de créer des nouveaux métiers en se basant sur les besoins de la population », insiste Danielle Cadet. Le document recommande également de créer des professions intermédiaires avec un système rigoureux de validation et avec un cursus de formation reconnu au niveau national.

Néanmoins, ces nouveaux métiers, qui existent déjà dans d’autres pays, « peuvent bouleverser la structure de la profession et la société tout entière », soutient notre infirmière. Il va donc falloir « allier les compétences spécifiques et les domaines d’intervention de chacun autour d’une collaboration efficacement organisée ». Les champs de ces nouveaux métiers devraient toucher notamment l’éducation thérapeutique, la prévention et l’accompagnement, l’approche globale du parcours de soins, la coordination administrative, le diagnostic et les traitements ou encore, l’enseignement et la formation universitaire.

L’arsenal juridique actuel, avec l’article 51 de la loi Hôpital, patients, santé, territoire (HPST), permet d’engager ce travail. L’ouverture des négociations a d’ailleurs été annoncée par le ministre de la Santé lors de la remise du rapport… au printemps 2011 ! « Néanmoins, les ministres actuels ne sont pas les mêmes que ceux qui ont commandé le rapport, souligne Danielle Cadet. De plus, les lobbies ont commencé leur action contre ces nouveaux métiers. » Le travail doit donc être amorcé rapidement « si nous voulons que les nouvelles formations débutent en septembre 2012 », conclut Danielle Cadet, encore optimiste…

* Lire L’ILM n° 273 et notre actu du 3 février sur www.espaceinfirmier.com.