Lisser le parcours de santé du patient âgé - L'Infirmière Libérale Magazine n° 272 du 01/07/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 272 du 01/07/2011

 

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MODÉLISATION > Les professionnels de la santé du grand âge réunis à GerontExpo* se sont attardés sur la présentation de deux modèles susceptibles d’améliorer le parcours de soins : les EMG et les URS.

Garantir une continuité dans les parcours de soins des personnes âgées est un défi. « Pour éviter au maximum les hospitalisations non nécessaires, l’objectif est de bâtir un véritable contrat territorial pour aller vers un parcours de santé basé sur la prévention », explique Sylvie Legrain, professeur de gériatrie (AP-HP). Le terme de contrat est un peu excessif, d’autant qu’un acteur essentiel, le médecin généraliste, est encore absent de ce contrat. Mais les objectifs sont clairs : une meilleure accessibilité des services ; la continuité, en formant les soignants et médecins aux pathologies chroniques complexes ; l’établissement d’un répertoire des besoins ; la définition du rôle de chacun.

Une offre plus large et mieux structurée doit encore être mise en place pour faire entrer le patient au bon moment et au bon endroit. « Clic, Maia, CCAS… L’emboitement des structures transforme parfois le parcours de santé en parcours du combattant », déplore Janine Dujay Blaret, présidente des Aînés ruraux.

Grande pluridisciplinarité

Elle milite pour une convergence dans la prise en charge et pour des Équipes mobiles de gériatrie (EMG). Nathalie Salles, médecin gériatre, s’occupe de l’EMG du CHU de Bordeaux, où 85 % des patients vivent à domicile avec un GIR de 1 à 3. « L’EMG compte un gériatre, une assistante sociale, un infirmier, un secrétaire, un ergothérapeute, détaille la gériatre. Elle peut être consultée à la demande du médecin ou des urgences et les décisions se prennent avec les urgentistes, le médecin traitant, les référents à domicile, le malade et sa famille. » En facilitant le parcours de santé après l’hôpital et en mettant en place un suivi strict, l’EMG contribue à réduire les délais de transmission de l’information et évite un tiers des hospitalisations.

Autre modèle intéressant pour la continuité des parcours, les Unités de recours et de soins (URS), comme celle du CHU de Limoges, vers laquelle les EMG peuvent orienter les patients. « L’URS de Limoges compte 15 lits. Il ne s’agit pas d’un lieu de diagnostic et d’investigation, mais d’une unité d’expertise gériatrique, qui assure des soins infirmiers 24 heures sur 24 et une continuité du projet de vie de la personne âgée, qui vit souvent en Ehpad », explique le gériatre Stephan Meyer.

EMG et URS travaillent à un objectif : privilégier la relation entre le monde sanitaire, la ville et les Ehpad pour une meilleure prise en charge de la personne âgée.

* GerontExpo s’est tenu à la porte de Versailles à Paris du 17 au 19 mai.

Nouvelles recommandations d’ici juillet

D’ici fin juin-début juillet, l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap) devrait publier des recommandations sur le parcours de santé des personnes âgées, a annoncé Virginie Hoareau, chef de projet du secteur médico-social à l’Anap lors du salon. Ce projet a deux volets : le premier baptisé “Panorama” vise à publier des retours d’expériences d’organisations déjà en place sur le territoire ; le deuxième volet, consiste à accompagner trois agences régionales de santé (Île-de-France, Languedoc-Roussillon et Pays-de-la-Loire) et quatre territoires sur l’analyse des parcours « en essayant d’expliciter les ruptures et de trouver des solutions avec les acteurs pour améliorer l’organisation et la lisibilité de l’offre sur un territoire », a-t-elle détaillé.