« Féminitude » - L'Infirmière Libérale Magazine n° 271 du 01/06/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 271 du 01/06/2011

 

Éditorial

Elle est loin la Nightingale* qui traversait les couloirs des hôpitaux militaires une lanterne à la main. Les cornettes amidonnées s’exposent au musée. Pour autant, dans l’imaginaire collectif et sur le fronton des instituts de formation, votre métier reste féminin. C’est davantage une question de sociolinguistique que de grammaire : en optant pour le genre féminin, la société associait aux gestes infirmiers le “prendre soin” d’une mère ou d’une sœur. Affectueuse et désintéressée. Aujourd’hui, la professionnalisation et la rémunération des actes encouragent à tourner une page. L’homme peut-il devenir une infirmière comme les autres ? C’est à cette question que notre journaliste-infirmier a tenté de répondre dans notre dossier du mois. Même en évitant les clichés, ce sont les infirmières qui le disent : messieurs, vos collaboratrices apprécient votre franchise et le fait que, de vos voix graves, vous portez de nouvelles revendications dans les hautes sphères syndicales et politiques. Plus important encore, la clientèle vous a adoptés. Alors ?… On ne naît pas infirmière, on le devient. Dépasser le genre, bien faire son travail ne dépend pas du nombre de chromosomes X que l’on porte en soi. Partout, la mixité est bonne à prendre. Et pas la peine d’instaurer des quotas : vous êtes plus nombreux chaque année à faire le choix de cette profession. Promis, si vous franchissez la barre des 50 %, votre magazine entamera une réflexion pour modifier son nom. Pour l’instant, rien ne presse, profitons encore de cette heureuse singularité !

* Replongez-vous dans la lecture de La Dame à la lampe de Gilbert Sinoué, paru aux éditions Calmann-Lévy en 2008.