Le DMP est lancé - L'Infirmière Libérale Magazine n° 267 du 01/02/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 267 du 01/02/2011

 

PROFESSION

Actualité

NTIC > Après plusieurs années d’enlisement, le dossier médical personnel (DMP) est sur les rails. Une expérimentation lancée dans cinq régions pilotes associe des cabinets d’infirmières libérales.

Issu de la loi de 2004 réformant l’Assurance maladie, le concept de dossier médical dématérialisé avait connu un coup d’arrêt en 2007, en raison de failles dans la protection et le partage des données confidentielles. En 2008, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, avait fait table rase du passé et confié la mise en œuvre du DMP à une nouvelle entité : l’Agence nationale des systèmes d’information partagés de santé (Asip Santé).

Le 5 janvier, cette dernière a annoncé l’expérimentation du DMP dans cinq régions (Alsace, Aquitaine, Franche-Comté, Picardie et Rhône-Alpes), sous l’égide des Agences régionales de santé. Ce test concernera un groupe restreint d’établissements et de professionnels de santé, dont des cabinets d’infirmières libérales, avant déploiement sur tout le territoire jusqu’à l’été. À terme, tous les professionnels de santé inscrits au Répertoire partagé des professionnels de santé (titulaires d’un identifiant et d’une carte de professionnel de santé) auront accès au DMP. Plusieurs sociétés d’ingénierie informatique ont été choisies par l’Asip Santé pour développer des logiciels DMP compatibles avec ceux utilisés par les professionnels médicaux et paramédicaux du secteur libéral. A priori, l’installation de l’interface n’engendrera aucun coût pour les libéraux et ils bénéficieront d’une formation à son utilisation.

Un conseil d’éthique

Pour se familiariser avec ce nouvel outil, il est possible de se connecter au site d’information E-Santé (www.esante.fr). À noter que l’Asip Santé s’est dotée d’un conseil d’éthique et de déontologie, présidé par Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins, et vice-présidé par Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss).

Le lancement du DMP « est une étape pour l’agence mais aussi pour la politique publique, en vue de développer l’informatisation du système de santé. […] De tels projets n’ont de chances de réussir que s’ils sont fidèles à leurs finalités : améliorer les pratiques professionnelles et le service aux patients et leur santé », a souligné Michel Cagneux, président de l’Asip Santé. Dans son discours, à la fin de la conférence, Xavier Bertrand, nouveau ministre de la Santé, a décrit le DMP comme « un exemple concret de la modernisation de notre système de santé ». Le but premier du DMP n’est pas de faire des économies, a-t-il ajouté. « Ce n’est qu’en renforçant la relation soignant-soigné qu’elles pourront être générées », a-t-il conclu. Dont acte.

Pour qui, pour quoi ?

Faciliter la prise en charge globale du patient, éviter la redondance des examens et les interactions médicamenteuses… L’intérêt du DMP est réel : on pourra y stocker, entre autres, prescriptions, imagerie médicale, résultats d’analyses, etc. Dans la configuration actuelle, seul le patient peut décider d’ouvrir (gratuitement) un DMP et seuls les professionnels de santé désignés par lui auront accès à tout ou partie de son contenu. Le patient pourra décider de masquer tout ou partie des données, de les mettre en sommeil ou de les détruire définitivement. Très sécurisées, via un cryptogramme généré par le numéro de Sécurité sociale, les données seront archivées par des entreprises agréées. L’accès au DMP est interdit aux médecins du travail, aux banques et aux assurances.