Grippe A : le retour ? - L'Infirmière Libérale Magazine n° 265 du 01/12/2010 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 265 du 01/12/2010

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

INFECTIOLOGIE > La campagne de vaccination a débuté. Pour les experts réunis aux entretiens de Bichat, l’ampleur du virus pourrait être limitée.

Toux, pharyngite, rhinorrhée et, dans la majorité des cas, fièvre. Il n’est pas superflu de rappeler ces symptômes du A (H1N1) 2009. Celui-ci, se comportant désormais comme un virus saisonnier, devrait encore frapper. Des cas graves sont même observés actuellement en Australie. En France, seuls 20 à 30 % de la population ont été immunisés par la vaccination, une infection ou une rencontre préalable avec un virus proche, a évalué Daniel Lévy-Bruhl de l’Institut de veille sanitaire, fin septembre, aux entretiens médicaux de Bichat.

Faut-il alors s’attendre à une deuxième vague de grande ampleur, plus importante que la première, comme en 1968 ? A priori, non. En 1968, le virus avait muté entre les deux vagues alors que, cette année, il est resté stable. Une hypothèse optimiste confirmée par les observations dans l’hémisphère sud, pendant l’hiver austral.

L’oseltamivir

Pour contrer la maladie, l’oseltamivir reste d’actualité. « Pas certain qu’il soit un bon antiviral, nuance Stéphane Jauréguiberry, médecin à la Pitié-Salpêtrière. Mais il réduit la durée des symptômes s’il est prescrit dans les 48 heures suivant leur apparition. Et il est très difficile de ne pas donner le seul traitement que nous avons…  » Un autre moyen de lutte est le vaccin contre la grippe saisonnière, efficace à 70 %. Réactualisé, il inclut la souche A (H1N1). Cet hiver, les recommandations de vaccination contre ce virus sont toutefois plus traditionnelles : notamment pour les plus de 65 ans et dès 6 mois pour toute personne présentant un facteur de risque (FDR).

La vaccination

La vaccination n’est donc plus recommandée à tous les patients. Pourtant, la pandémie A (H1N1) a touché des patients épargnés par les grippes saisonnières, jeunes et en bonne santé ou sans grand FDR. Environ 20 % des quelque 1 300 cas graves hospitalisés en France n’avaient aucun FDR. Dans l’Hexagone, 312 décès ont été attribués à la pandémie de A (H1N1) 2009, finalement modérée et officiellement terminée en août dernier.