Vingt-cinq ans de soins palliatifs - L'Infirmière Libérale Magazine n° 255 du 01/01/2010 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 255 du 01/01/2010

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

ÉTHIQUE > L'ASP fondatrice, Association de soins palliatifs, a rappelé ses engagements début décembre, au cours d'une conférence organisée pour ses vingt-cinq ans d'existence.

«Mourir dans la dignité, c'est soulager la douleur du malade et être accompagné jusqu'à la fin de sa vie », a affirmé Alain Monnier, président de l'ASP fondatrice (l'Association de soins palliatifs), qui organisait une conférence de presse au Val-de-Grâce, à l'occasion de ses vingt-cinq ans.

Cette association militante, spécialisée dans l'accompagnement bénévole des malades, a rappelé son refus de l'acharnement thérapeutique et de l'euthanasie.

Parmi les invités, le docteur Régis Aubry, coordonnateur du programme national du développement des soins palliatifs, a rappelé que « les progrès de la médecine imposent une réflexion éthique sur la qualité de ces vies prolongées ».

Pour lui, une société s'honore « si elle considère les plus faibles ». Il s'est ainsi réjoui de constater les importants progrès des soins palliatifs en France, qui devraient, selon lui, « être intégrés dans une réflexion citoyenne sur le sens de la vie et de la fin de vie ». Le médecin a exposé les trois axes du programme national de développement des soins palliatifs, allant dans le sens d'une évolution de la culture palliative, avec notamment une filière universitaire dédiée et un observatoire de la fin de vie, afin que le débat ne soit pas « déformé par la médiatisation ».

Le député Jean Leonetti, de son côté, a développé la question de la dignité, chère aux défenseurs de l'euthanasie, en déclarant qu'elle ne connaît « pas de variabilité, pas de dégradation en fonction de la situation dans laquelle on se trouve. C'est le regard de l'autre qui nous dit si on est digne, si notre vie a un sens. Si on me dit que ma vie n'a pas de sens et qu'il faut en finir, je deviens indigne... ». Le député a affirmé le danger d'« une loi qui dit que si on n'est pas jeune, beau et en bonne santé, on n'a pas de place dans la société », prônant une éthique de la vulnérabilité et se félicitant que la France soit en avance pour recréer un humanisme dans son projet de société.