Étudiants en santé : le mal-être est bien réel, rapporte Donata Marra | Espace Infirmier
 

03/04/2018

Étudiants en santé : leur mal-être est bien réel, rapporte Donata Marra

Le Dr Donata Marra a remis, ce 3 avril, un rapport aux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur au sujet du bien-être des étudiants en santé. Objectif : « identifier la spécificité des risques auxquels les étudiants sont confrontés durant leur parcours de formation ainsi que les étapes du parcours posant des problèmes particuliers (admission, orientation, diplomation etc.) »

La psychiatre a formulé quinze préconisations, suite à l’examen de l’enquête du Conseil national de l’ordre des médecins de 2016 (14 % des étudiants et jeunes médecins interrogés indiquaient avoir déjà eu des idées suicidaires), à celle des représentants des étudiants, internes et jeunes médecins de 2017 (un tiers des interrogés étaient anxieux, avec pour les 2/3, des symptômes d’anxiété) et l’enquête-sondage de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) qui mettait l’accent sur des situations de maltraitance :

Des mesures immédiates de soutien et d’intervention

1. Créer, dans toutes les universités, une structure d’accompagnement des victimes de violence.

2. Créer, dans toutes les facultés de santé, une structure d’accompagnement ouverte à tous les étudiants et garantissant la confidentialité ; identifier des circuits courts d’obtention d’un avis psychiatrique pour les étudiants en santé, respectant la confidentialité et tenant compte des difficultés spécifiques de ce public ; former des personnes ressources, y compris parmi les étudiants au dépistage des signes de souffrance mentale.

3. Renforcer les moyens des services de santé universitaires (SSU) et favoriser leur évolution vers des centres de santé universitaires.

4. Mettre en place une cellule nationale d’évaluation des situations exceptionnelles permettant, en dehors des règles liées au classement à l’ECN, le changement de filière ou de subdivision.

5. Assurer l’évaluation systématique des lieux de stage par les étudiants, dans toutes les filières et déclencher une procédure de réexamen de l’agrément ou des conventions en cas d’évaluation insatisfaisante.

6. Introduire un module transversal concernant les risques psycho-sociaux, la gestion du stress et les stratégies d’empowerment dans toutes les formations en santé.

7. Améliorer les conditions de travail en stage : respect strict du repos de sécurité et limitation à 48 h du temps de travail hebdomadaire ; formation pédagogique de tous les encadrants ; amélioration des conditions d’accueil et d’hébergement lors des stages en milieu rural.

                  
                                                         © Visuel extrait du rapport de Donata Marra

Une transformation globale des études de santé

8. Rendre l’étudiant acteur de son orientation : créer un module d’information sur les formations en santé accessible sur Parcoursup à la rentrée 2018, inclure un module de préparation du projet professionnel dans toutes les expérimentations d’alternatives à la Paces ; faire de l’orientation progressive des étudiants en santé une priorité dans la réflexion sur les formations en santé ; assurer des passerelles de sortie avec validation des acquis pour tous les étudiants en santé à tous les niveaux de leurs études.

9. Rapprocher toutes les formations de l’université et assurer l’accès de tous les étudiants en santé à la médecine préventive, aux activités culturelles et sportives au plus tard à la rentrée 2019.

10. Repenser les cursus pour les centrer sur les compétences à acquérir et sortir d’une logique de compétition : poursuivre les expérimentations d’alternative à la Paces et les travaux concernant la réforme du second cycle des études médicales avec l’objectif d’une disparition de l’ECN dans sa forme actuelle.

Une coordination régionale et nationale pour mesurer, repérer et partager les bonnes pratiques

11. Créer un centre national d’appui, doté de moyens spécifiques, et réunissant des enseignants de toutes les formations en santé.

12. Créer, en lien avec les associations étudiantes, des structures régionales permettant le recours pour des difficultés non résolues localement, notamment pour les internes.

13. Réaliser, en lien avec les associations étudiantes, une enquête à jour fixe et développer une communication spécifique.

14. Réaliser, en lien avec Santé publique France et les associations étudiantes, un clip pour aider les étudiants à détecter la souffrance psychique chez leurs collègues et à les accompagner vers des ressources. Cette mesure s’articulera avec le développement de la formation aux premiers secours en santé mentale prévue dans le plan national de santé publique.

15. Développer un module spécifique de formation des formateurs, nécessaire pour accéder aux fonctions de direction des instituts de formation et de coordonnateur de diplôme d’études spécialisées.

Karen Ramsay

Retrouvez dès demain sur notre site, la réaction et l'analyse de la Fnesi suite à la publication de ce rapport.

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