Attentat de Nice : quel impact sur les soignants ? | Espace Infirmier
 

18/07/2017

Attentat de Nice : quel impact sur les soignants ?

Un an après l’attentat qui a touché la ville, le CHU de Nice, en partenariat avec la Fondation Lenval et la faculté de médecine de Nice, lance une enquête visant à évaluer son incidence sur les professionnels hospitaliers.

Estimer l’impact de l’attentat en termes de santé psychologique et psycho-traumatique, mais aussi l’impact à long terme sur la vie professionnelle et l’organisation quotidienne. Tel est l’objectif du questionnaire, conçu avec l’appui de Santé publique France, visant à évaluer l’impact sur les soignants de l’attentat perpétré sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016. Anonyme et accessible jusqu’au 30 septembre, il s’adresse à l’ensemble des professionnels hospitaliers – médecins, soignants, étudiants en médecine et étudiants paramédicaux, personnels techniques et administratifs – touchés de près ou de loin par l’attentat.

Une enquête en deux volets

L’initiative revient au groupe de réflexion « Promotion de la santé », créé au CHU de Nice il y a deux ans « au sein duquel nous cherchons, avec des agents, à construire des environnements de travail favorables à la santé et à l’épanouissement par une amélioration de l’ambiance sociale », explique le Pr Christian Pradier, responsable du département de santé publique qui porte l’enquête au niveau du CHU de Nice, en compagnie du Dr Laurence Bentz de la fondation Lenval. Et de poursuivre : « Après l’attentat du 14 juillet, les agents du groupe ont souhaité que le CHU fasse un geste en direction du personnel hospitalier afin de savoir s’il se porte bien. L’enquête cible tous les agents car certains étaient présents à l’hôpital, d’autres sur la promenade des Anglais, d’autres encore ont des amis qui ont été blessés ou tués. Et puis, il y a ceux qui auraient voulu pouvoir agir mais n’étaient pas présents. »

L’enquête est organisée autour de deux volets. D’abord, un volet quantitatif avec le web questionnaire qui s’adresse à plus de 8 000 personnes. Le volet qualitatif sera, lui, conduit sous la forme d’entretiens auprès des étudiants en médecine qui ont été fortement impliqués, particulièrement à la chambre mortuaire. « Nous voulons mesurer l’impact que cet événement tragique a pu avoir sur leur santé au travail, leurs études et carrière médicale, et leur faire prendre conscience de leur état pour ensuite les orienter vers un accompagnement adapté », rapporte Karine Hamela, directrice du Pôle ressources humaines au CHU.

Adapter la réponse aux séquelles

« Nous supposons qu’un nombre important de personnes a été traumatisé par l’attentat et avec cette enquête, nous voulons nous assurer de ne pas passer à côté de personnes qui auraient besoin de soutien et auxquelles nous n’avons pas proposé une aide adaptée », fait savoir le Pr Pradier. Car actuellement, les agents ne sont pas très attirés par les dispositifs mis en place – à l’instar des cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP)  – « car nous supposons qu’ils ne veulent pas forcément parler de leur problèmes intimes à leur collègue, explique le Pr Pradier. L’enquête nous permettra donc d’avoir des indications sur le type de dispositif qui serait le plus adapté pour les agents hospitaliers et d’améliorer les interventions en cas d’événement similaire. » Les résultats, eux, sont attendus pour le premier semestre 2018.

Laure Martin

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